Les trinômes académiques en 2014 – 2015 : une nouvelle progression
Les trinômes académiques ont été créés en 1987 sous l’impulsion de Louis Quinio, président de l’Union-IHEDN, et Pierre Guarrigue, Inspecteur général de l’Education nationale, doyen du groupe d’histoire-géographie.
Depuis bientôt trente ans, ils sont le cadre de l’engagement des auditeurs en faveur du lien défense-Nation, de la culture de défense à l’école. La loi de 1997 suspendant l’appel sous les drapeaux leur a donné une responsabilité nouvelle avec la création du « parcours de citoyenneté » et chargé l’Education nationale de l’enseignement de défense au collège et au lycée. C’était mettre en demeure les trinômes académiques de fournir aux enseignants les bases de cet enseignement, en appui de l’action de formation continue menée par l’Inspection générale de l’Education nationale, mais aussi de motiver les professeurs pour en savoir plus et contribuer activement à l’esprit de défense.
Car il convient de distinguer clairement trois niveaux :
- Les connaissances et compétences, qui figurent dans les programmes scolaires en application de la loi de 1997 et que tous les professeurs doivent enseigner et tous les élèves acquérir.
- L’esprit de défense, qui doit être proposé à tous mais relève du libre choix de chacun.
- L’engagement au profit de la défense, au sein de la réserve ou dans le cadre des trinômes.
Depuis 1997, une enquête annuelle analyse l’activité des trinômes académiques. Elle répond à trois questions :
L’évaluation de l’activité globale de chaque trinôme, et la mise en lumière des progressions comme des difficultés rencontrées.
Une typologie des actions qui oblige à un véritable suivi des publics et à l’élaboration d’une stratégie.
Cette enquête, dont la plupart des éléments sont maintenant stabilisés, permet de suivre dans le temps l’activité de chaque trinôme.
La participation des élèves : stabilisation
La première tâche des trinômes n’est pas d’organiser directement des activités au profit des élèves, mais de former les professeurs aux problématiques de défense. Au fil des années, ce volet a néanmoins pris de l’importance pour deux raisons :
Un certain nombre d’opérations (rencontres avec la défense, rallyes citoyens) doivent être organisées à un niveau qui dépasse celui de l’établissement.
Le contact direct avec les militaires est fondamental.
L’adhésion des jeunes est pour les enseignants une puissante incitation à l’action.
En 2012-2013, les trinômes avaient touché 565.000 élèves, contre 532.000 en 2013-2014. Cette baise apparente s’explique par celle de la participation des élèves aux cérémonies du 8 Mai organisées au sein des établissements scolaires, grandeur difficile à contrôler et qui a baissé de 68.000 à 25.000. Les autres activités, qui se rapportent plus directement à l’activité des trinômes, ont touché 507.000 élèves (+9.000 par rapport à l’année précédente) soit 9,3% de l’effectif des élèves du second degré public et privé sous contrat et plus de la moitié d’une tranche d’âge.
REPARTITION DES ELEVES AYANT PARTICIPE PAR TYPES DE MANIFESTATION ET D’ETABLISSEMENT
Les personnels : une progression notable
En 2013-2014, 21.300 agents ont participé aux diverses activités proposées par les trinômes, soit une progression de 20%. Le tableau ci-dessous détaille cette progression sur six ans, académie par académie.
POURCENTAGE D’AGENTS TOUCHES PAR RAPPORT A L’EFFECTIF SECOND DEGRE EVOLUTION DU POURCENTAGE DE PERSONNELS TOUCHES EN METROPOLE
La progression la plus significative pour l’avenir de l’enseignement de défense concerne les Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) chargées de former les futurs professeurs : plus de 3.200 agents en formation initiale, soit une progression de 57% par rapport à l’année 2012-2013.
REPARTITION DES PERSONNELS FORMES PAR TYPE DE FORMATION REPARTITION DES PERSONNELS TOUCHES PAR TYPE D’EVENEMENT ORGANISE
Un rendez-vous avec la Nation
Les événements dramatiques de janvier 2015 ont entraîné, chez les responsables politiques comme chez les enseignants et les élèves, une très forte demande de compréhension des enjeux et des données de la sécurité nationale. L’action de cohésion sociale ainsi menée, à un très faible coût pour les finances de la Nation, s’en trouve confortée.
La « Grande mobilisation pour les valeurs de la République » entamée par Mme Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, ne saurait s’abstenir d’évoquer la question centrale de la défense concrète de notre pays et de ses valeurs, lorsqu’ils sont attaqués.
Les trinômes doivent être à ce rendez-vous, qu’il s’agisse de leurs activités propres ou de l’alimentation de la « réserve citoyenne de l’école », pour laquelle le président de la République a personnellement demandé aux plus hautes responsables militaires l’implication des armées.
Aller à la rencontre des enseignants, des jeunes, dans chaque établissement, changer d’échelle dans l’action des trinômes, c’est notre devoir d’auditeurs de l’IHEDN, et c’est à notre portée.
Olivier de Lavenere-Lussan – Session nationale AA 49
Président de la commission des trinômes de l’Union – IHEDN
Eric Barrault – Session nationale AA 40
Délégué pour l’éducation à la défense – Ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche