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mercredi

Le renseignement open source, ou la révolution du numérique au cœur de l'action économique et géostratégique.

Les espions continuent d'exister, notamment en temps de guerre. L'exemple de l'Ukraine est un terrain de prédilection pour le renseignement. Ce qui change c'est que nombre de données sont en open source, accessibles en clair. Le tout est de savoir où chercher, comment hiérarchiser et surtout détecter les sources fiables. Ensuite il suffit d'étudier les signaux faibles qui s'en dégagent et les experts accèdent ainsi à des données, des informations stratégiques, sans bouger de leur bureau hors des terrains de conflits. L'espionnage change de tonalité, le clavier supplante le mythique Walther PPK de James Bond.

L’Open Source Intelligence (OSINT) est un élément fondamental pour les opérations de renseignement.
L’Open Source Intelligence (OSINT) est un élément fondamental pour les opérations de renseignement.

©DR / Capture d'écran





OSINT : le renseignement open source pourrait changer la manière dont les guerres se mènent désormais

Le renseignement recueilli à partir d'informations de sources ouvertes a un impact indéniable sur la conduite de la guerre, et modifie d'ores et déjà les équilibres entre puissances, grandes ou petites !

(Lire la suite sur ATLANTICO, une interview de Franck DeCloquement)


vendredi

Paru, et à lire : La nouvelle guerre secrète : le « special intelligence » ou l’émergence d’un nouveau type de renseignement

 Eric Denécé et Alain-Pierre Laclotte publient « La nouvelle guerre secrète, Unités militaires clandestines et opérations spéciales » chez Mareuil éditions. Pour acquérir les informations nécessaires au démantèlement des réseaux terroristes, le besoin de nouvelles unités militaires spécialisées, agissant clandestinement, est apparu. Plusieurs pays ont ainsi créé de petites unités de recherche humaine, opérant en civil et en secret, chargées conduire des opérations de renseignement antiterroriste au profit des forces spéciales, des forces régulières ou des services de renseignement.


Ci-après un extrait, d'après agence, avec Eric Denécé et Alain-Pierre Laclotte

Depuis la fin de la Guerre froide, la guerre a changé de nature et les affrontements armés de physionomie. Le terrorisme et les guerres civiles – ethniques ou religieuses – ont remplacé les conflits interétatiques. Les guérillas et les groupes terroristes étant dans l’impossibilité d’affronter les États occidentaux dans une bataille classique, ils contournent leurs défenses en transformant les affrontements en une série d’actions imprévisibles, fugaces, brutales et médiatiques.

Les caractéristiques les plus marquantes de ces nouveaux conflits sont :

– des ennemis difficilement identifiables : fin de la distinction entre militaires et civils, entre front et arrière et raréfaction des forces portant encore un semblant d’uniforme;

– des adversaires se dissimulant délibérément au milieu de la population civile pour ne pas être repérés comme combattants ou pour ne pas être frappés ;

– des combats ayant de plus en plus fréquemment lieu dans des zones urbaines ou semi-urbaines (sauf en Afghanistan et au Sahel) ;

– des forces irrégulières bénéficiant d’un accès de plus en plus rapide à la haute technologie (drones, cyber, etc.).

En conséquence, depuis trente ans, les États occidentaux interviennent hors de leurs frontières dans un environnement chaotique répondant à des règles nouvelles et complexes. Leurs forces doivent sans cesse s’adapter à des adversaires déterminés et créatifs, connaissant parfaitement leurs modes de fonctionnements militaire et politique (rôle des médias et de l’opinion).

Les terroristes islamistes qui ont déclaré la guerre au monde depuis deux décennies représentent notamment une menace en constante évolution. À mesure que celle-ci évolue, la stratégie et les tactiques de riposte doivent changer, de nouvelles approches doivent être envisagées, car le défi est toujours de détruire les groupes djihadistes ou à défaut de les empêcher de lancer des attaques contre les forces ou les villes occidentales.

La transformation de la guerre, la lutte contre le terrorisme et la multiplication des conflits asymétriques rendent le renseignement, sous toutes ses formes, encore plus essentiel qu’auparavant.

La recherche d’un nouveau type de renseignement

Pendant la Guerre froide, les services de renseignement cherchaient à accroître leur connaissance d’objectifs de grande taille : garnisons de plusieurs milliers d’hommes, bases aériennes ou navales, sites de missiles, usines de production d’armements, mouvements de troupes, etc. Les informations recherchées pouvaient être obtenues par divers biais, en raison du nombre élevé de personnel concerné, du volume des télécommunications échangées, d’une importante logistique et de nombreux sous-traitants, ce qui offrait de multiples cibles pour le recrutement d’agents et les interceptions. Au demeurant, si les services œuvraient sans cesse pour mieux connaître les capacités ennemies, il n’y avait guère de surprises quant aux intentions du camp adverse.

Ainsi, durant toute la Guerre froide, ce fut le renseignement stratégique et civil qui fut le plus important pour les dirigeants politiques et militaires : analyse de la situation internationale, suivi des questions stratégiques (armement, économie, négociations internationales, connaissance approfondie des intentions et de l’organisation politique adverses, etc.). En complément, la tâche du renseignement militaire était de détecter et d’analyser des signaux d’alerte afin d’éviter la surprise d’une action adverse ou d’une guerre. Un système de veille permanent et tous azimuts – reposant largement sur la collecte via des moyens techniques – permettait en théorie d’assurer cette mission, de rassembler une grande quantité de données brutes et de les traiter soigneusement. Ce processus était adapté tant que la menace était celle d’un conflit – nucléaire ou conventionnel – de grande ampleur, c’est-à-dire lorsque les défis étaient de nature stratégique. Ce dispositif s’avérait accessoirement valable pour détecter des attaques terroristes peu fréquentes, provenant de groupes peu nombreux et bien identifiés, téléguidés par des États étrangers.

Mais depuis vingt ans, la situation a fondamentalement changé. Avec l’explosion de la menace terroriste, c’est le renseignement opérationnel qui est devenu prépondérant. En effet, les intentions des groupes terroristes sont connues. Il n’y a donc pas de surprises stratégiques, seulement de multiples surprises tactiques. Désormais, le but du renseignement n’est plus tant d’identifier les moyens et les activités de l’ennemi que d’anticiper ses opérations et d’identifier les cibles visées afin de les protéger. L’objectif est également de localiser les cellules adverses afin de les détruire.

Tout conflit exige une connaissance des forces adverses, mais aucun n’exige une compréhension aussi détaillée de l’ennemi que la lutte contre le terrorisme. Or, les informations recherchées ne sont pas simples à acquérir. En effet, l’efficacité des méthodes classiques du renseignement se trouve remise en cause par la façon dont fonctionnent les organisations terroristes modernes. Les adversaires auxquels sont confrontés les États occidentaux sont des « sociétés fermées » : cellules de petite taille, cloisonnées, accordant une importance majeure à leur sécurité, n’utilisant pas toujours les moyens de communication classiques ou recourant au cryptage. Elles sont composées d’individus se connaissant depuis l’enfance, provenant des mêmes quartiers, voire des mêmes familles, parlant souvent des langues rares ou des dialectes spécifiques. Aussi, il leur est facile de détecter immédiatement un intrus et de l’éliminer.

Les groupes djihadistes sont également des organisations virtuelles, exploitant toutes les ressources des technologies modernes (internet et réseaux sociaux) et fonctionnant de manière très décentralisée. Or, rien n’est plus difficile que de lutter contre une structure virtuelle, qui n’a ni territoire ni base arrière et qui fonctionne quasiment sans centre de commandement. C’est le cas d’Al-Qaïda, à la différence de Daech, tout au moins jusqu’à son élimination de la zone syro-irakienne qui l’a obligé à changer de méthode. Cela complique l’identification des centres de décision et multiplie les objectifs à cibler.

Les renseignements nécessaires pour empêcher un acte terroriste sont donc extrêmement difficiles à obtenir. Les services recherchent désormais des informations de nature microscopique, particulièrement protégées, au sein de sociétés fermées. Ces données critiques se trouvent dans la mémoire d’un individu, dans un ordinateur non connecté à internet, dans un message noyé dans un océan de communications téléphoniques, etc. Les secrets utiles ne sont partagés que par un nombre extrêmement réduit d’individus, vivant dans une paranoïa permanente. Surtout, le terrorisme est totalement imprévisible : les services ignorent qui va frapper, où auront lieu les attentats et quels seront les modes d’action utilisés. L’incertitude est entière et la surprise ne peut être évitée.

Afin de répondre à ce défi, la recherche clandestine par moyens humains demeure indispensable, mais est rendue difficile en raison même de la nature des objectifs visés. En effet, la pénétration d’un réseau terroriste ou d’une organisation criminelle est une opération excessivement difficile. Les services occidentaux sont confrontés à des « boîtes noires » qu’il est difficile de pénétrer pour anticiper leurs actions. En effet, il est quasiment impossible de recruter au sein des mouvements terroristes. Les très fortes convictions des islamistes radicaux les rendent imperméables aux méthodes classiques de retournement. Il faut donc recruter des hommes extérieurs à ces mouvements pour les y infiltrer. Mais cela implique souvent de faire appel à des individus dont la loyauté reste fragile. Et lorsque, malgré ces difficultés, un service réussit à introduire un agent dans un groupe djihadiste, maintenir un canal de communication avec lui est un véritable défi, en raison des mesures de sécurité drastiques appliquées par les terroristes. Ils pratiquent la vie en communauté, se surveillent mutuellement et interdisent tout lien avec l’extérieur. Or, un renseignement relatif à un attentat en préparation n’a d’intérêt que s’il est transmis rapidement.

À défaut de pénétrer ces groupes, les services occidentaux ont donc recherché les renseignements à leur périphérie, domaine dans lequel la technique joue un rôle essentiel. Si au cours de la Guerre froide, il était possible de comprendre les Soviétiques de l’extérieur, il n’est guère possible aujourd’hui d’identifier et de contrer les intentions des terroristes sans pénétrer leurs organisations.

Al-Qaïda et Daech utilisent à la fois des facilités modernes de communication (internet, téléphones cellulaires cryptés, liaisons satellites, etc.) et des agents de liaison porteurs de messages. La technologie occidentale, aussi puissante soit-elle, a beaucoup de mal à identifier, intercepter, déchiffrer et traduire rapidement les communications des terroristes. D’autant qu’avec plusieurs téléphones portables, un djihadiste peut déjouer les écoutes. Évidemment, celles-ci ne sont d’aucune utilité contre les courriers humains.

Toutefois, depuis une décennie, des progrès ont été réalisés grâce à l’emploi de drones de reconnaissance ou de surveillance. Ils survolent en toute discrétion les zones dans lesquelles les services ne peuvent agir et en rapportent photographies ou enregistrements. Le développement des microdrones devrait offrir encore de nouvelles opportunités. Cependant, ces merveilles de la technologie moderne ne pourront jamais savoir ce qui se trame dans la tête d’un membre d’Al-Qaïda ou de Daech préparant un attentat.

Il est donc indispensable d’en revenir à une approche humaine, même si celle-ci est particulièrement risquée. C’est pourquoi certains États ont fait le choix de confier cette mission à des opérateurs militaires disposant d’une expérience éprouvée des situations dangereuses. Toutefois, le type de renseignement recherché n’a rien à voir avec le renseignement tactique classique des armées (reconnaissance, surveillance, désignation de cibles, éclairage, etc.) ni avec le renseignement stratégique fourni par les services. Il faut opérer dans des villes étrangères, au sein de populations souvent hostiles, pour repérer, surveiller, écouter, etc. Cela sous-entend dissimulation, furtivité, voire clandestinité, action en civil, manipulation et rétribution de sources, etc.

Pour lancer une attaque de drones, déclencher une frappe aérienne ou l’intervention d’une équipe spécialisée, les renseignements doivent être extrêmement précis, ce qui nécessite un suivi et une actualisation continue des cibles et de leurs déplacements afin de dimensionner au mieux les moyens d’attaque. Car plus le renseignement est approximatif, plus la force employée sera importante, lente et indiscrète. Ce type de mission n’est pas le travail d’un service de renseignement « stratégique » qui a d’autres priorités.

On parle donc désormais de special intelligence (SI) (renseignement spécial), terme qui définit une nouvelle démarche de collecte de renseignements tactiques et opérationnels en situation de conflit asymétrique, ciblant les mouvements terroristes ou insurrectionnels, en vue de leur démantèlement ou de leur destruction (arrestation, élimination…). Compte tenu du contexte dans lequel elle s’effectue, cette démarche est de nature clandestine.

Le développement d’un nouveau type d’unités

Pour acquérir le type de renseignement nécessaire au démantèlement ou à l’élimination des réseaux terroristes, le besoin de nouvelles unités spécialisées – militaires ou paramilitaires – recourant à de nouvelles méthodes opérationnelles est donc apparu au sein des armées occidentales.

Plusieurs pays ont ainsi créé de petites unités de recherche humaine opérant en civil et en secret, travaillant en collaboration directe avec les forces spéciales et les agences de renseignement civiles et militaires, mais œuvrant au profit de l’autorité militaire et restant dans le giron des armées.

Les premières unités militaires chargées de rechercher du « renseignement spécial  » ont vu le jour au Royaume-Uni et en Israël, en réponse au développement du terrorisme urbain des années 1970 avant de connaître une expansion notable afin de lutter contre le terrorisme islamiste des années 2000.

Qu’est-ce qu’une unité militaire clandestine? C’est une formation dont le personnel appartient aux forces armées d’un État et est spécialement entraîné et habilité à opérer clandestinement, en civil, pour conduire des opérations de renseignement antiterroriste (HUMINT ou SIGINT) au profit des forces spéciales, des forces régulières ou des agences de renseignement civiles.

Ces unités sont destinées à opérer en zones hostiles, au sein des populations locales, pour infiltrer des mouvements ou groupes adverses. En conséquence, elles sont entourées du secret le plus strict et se sont affranchies des règles classiques en vigueur dans le monde militaire (uniforme, hiérarchie, coupe de cheveux, etc.) :

– leur existence est dissimulée sous une appellation banale; le reste des forces ignore leur activité réelle et le public leur existence même;

– leurs membres travaillent sous pseudonymes et peuvent, au besoin, utiliser des identités fictives.

Toutefois :

– ce sont des unités militaires, composées de militaires, respectant la hiérarchie militaire, rattachées aux armées – au commandement de théâtre local ou au ministère de la Défense – et non aux services secrets; leurs membres proviennent des armées et y retournent éventuellement à l’issue de leur affectation;

– elles sont toujours hébergées au sein d’une garnison militaire très protégée, plus ou moins secrète, dans laquelle elles vivent coupées du reste des forces;

– leurs membres utilisent le plus souvent les armes et le matériel de transmission de leur armée d’appartenance;

– dans la plupart des cas, ils ne se servent pas de faux papiers et n’entrent pas clandestinement sur un théâtre d’opérations; ils y arrivent grâce aux moyens des armées. Ce n’est donc là qu’une clandestinité partielle ou temporaire.

Il convient d’établir une distinction entre ces unités clandestines de renseignement et les « pseudo-gangs » employés – notamment par les Britanniques – au cours de la période de décolonisation, dans diverses campagnes de lutte contre-insurrectionnelle ou contre-terroriste. Un pseudo-gang est une unité formée de guérilleros ou de terroristes retournés chargés d’infiltrer leur ancienne organisation ou les zones contrôlées par elle pour y découvrir ses projets et ses bases, et déclencher une intervention armée pour les neutraliser.

Quelles sont les missions des unités militaires clandestines? Elles sont de trois types complémentaires :

– des missions de surveillance clandestine (covert surveillance), technique ou humaine, de cibles, généralement sans contact. Elles ont pour but d’identifier les terroristes et de localiser leur domicile et ceux de leurs proches, leurs refuges, leurs caches d’armes et les éléments de leur réseau de soutien. Ces unités recueillent des informations de manière discrète. Il peut s’agir d’une surveillance statique à partir de postes d’observation ou d’une surveillance mobile (filature) en suivant les cibles à pied ou dans des véhicules banalisés;

– des missions de traitement et de manipulation de sources (sources handling), qui ont conduit au développement du métier d’officier traitant au sein des armées. Ces unités peuvent recruter des informateurs dans la population civile ou même « retourner » des membres de groupes terroristes afin qu’ils agissent comme informateurs à leur profit. Cette mission estompe fortement les lignes entre le soldat et l’espion. Les opérations clandestines de ces unités sont souvent similaires à celles menées par le service de renseignement extérieur d’un État à l’étranger, ou à celles d’opérations d’infiltration de policiers dans des bandes criminelles;

– des actions de vive force (direct action) afin de capturer ou d’éliminer des cibles, ou dans le but de saisir documents et matériels. Elles sont le prolongement naturel des deux types de missions précédents, mais se rapprochent du domaine de compétence des forces spéciales.

Un nouveau rôle pour les forces spéciales

À l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la lutte contre-insurrectionnelle a été la principale mission des forces spéciales occidentales, puisque face à une lutte asymétrique de type guérilla, seules de petites unités mobiles, agressives, agissant de manière non conventionnelle pouvaient lutter efficacement. La majorité des conflits de l’après-Guerre froide (Indochine, Palestine, Malaisie, Algérie, Bornéo, Oman, Viêt Nam, Laos, Irlande du Nord, etc.) en a été l’illustration.

Déjà, ces unités accordaient une grande importance au renseignement, qu’elles recueillaient souvent elles-mêmes via des sources humaines (Algérie, Irlande du Nord), des forces indigènes qu’elles encadraient (Indochine, Algérie, Oman, Bornéo, Viêt Nam) et les populations qu’elles secouraient et protégeaient (opérations « hearts and minds »). Ainsi, dès l’origine, le renseignement s’est affirmé comme un carburant indispensable à leurs opérations et les forces spéciales se sont révélées être d’importants producteurs de renseignements.

Aussi, lorsqu’est apparu le besoin de nouvelles unités de surveillance clandestine pour la lutte antiterroriste en milieu urbain, les états-majors ont choisi de confier cette mission à leurs forces spéciales, ou ont créé de nouvelles unités en recourant aux critères de sélection et de formation adoptés par celles-ci.

En effet, ces nouvelles missions étant particulièrement dangereuses, le profil des opérateurs devait être adapté. Les officiers traitants des services de renseignement opérant depuis leur ambassade n’y étaient pas préparés. Il ne s’agissait pas d’infiltrer un appareil d’État ou de recruter des sources dans la société civile – avec généralement pour seuls risques d’être arrêté, interrogé énergiquement et expulsé –, mais de pénétrer des structures criminelles, paranoïaques et ultraviolentes afin de les mettre hors d’état de nuire rapidement via une intervention armée. C’est pourquoi il a été fait appel à des militaires formés à opérer secrètement, seuls ou en très petites équipes, derrière les lignes ennemies. Ainsi, dans les pays où elles ont été créées, les unités militaires clandestines ont été rattachées au commandement des opérations spéciales.

Extrait du livre d’Eric Denécé et Alain-Pierre Laclotte, « La nouvelle guerre secrète, Unités militaires clandestines et opérations spéciales », publié chez Mareuil éditions.

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jeudi

Alain Juillet affirme au sujets des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés : "ils échappent à la dimension terrestre" !



Alain Juillet (1), personnalité imminente française du monde du renseignement et de la sécurité était présent sur les ondes ce 14 avril 2020, dans un documentaire exceptionnel "Ovnis une affaire d'Etats". Pour la première fois il parlait ouvertement du dossier des ovnis, admettant la réalité physique du sujet des PANs, les phénomènes aérospatiaux non identifiés. Alain Juillet soulignait que la Défense, au niveau le plus important de l'Etat, pouvait y trouver un intérêt technologique, si le mystère arrive à être percé. Alain Juillet était à Lyon il y a encore quelques mois, pour le lancement d'un pôle européen sur la sécurité globale, en présence d'un parterre d'officiels de la sécurité et des forces publiques ; et l'on se souvient qu'il était aussi le parrain du Sommet de l'Intelligence Economique et de la Sécurité/Sûreté (IE2S), où l'IHEDN et la Gendarmerie était partenaires et qui se tenait à Chamonix, avec l'appui d'une équipe organisatrice lyonnaise. A titre privé et en off nous avions abordé ce sujet des PANs avec Alain Juillet à Chamonix, ses propos sont aujourd'hui rendus public dans le documentaire de Dominique Filhol et dans la rubrique de Paris Match. Voir l'extrait de presse et la bande annonce du film ci-dessous.

La prise de position de Alain Juillet, ayant occupé d'importantes fonctions au sein de la DGSE, les services secrets français, sur un sujet aussi controversé que celui des ovnis, est en soi un pas en avant, pour la prise en compte du dossier, au niveau de l'opinion publique. L'Etat est déjà largement convaincu, puisque depuis 1977 le Centre National d'Etudes Spatiales à Toulouse (CNES) a créé en son sein un département qui est en charge à 100 % du sujet : le GEIPAN, Groupe d'Etudes et d'Information des Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés. Une statistique récente du GEIPAN affiche que 3,5 % des cas collectés à Toulouse (via la Gendarmerie et d'autres services officiels) sont non identifiés et qu'un doute subsiste sur 40,5 % des cas. Les PANs, un sujet à ne pas perdre de vue.

Jean-Pierre TROADEC

Source : CNES/GEIPAN


Dans "Ovnis: une affaire d'Etats", Dominique Filhol aborde les objets volants non identifiés non comme un folklore mais comme un sujet aussi sérieux que les scientifiques, politiques et experts qui se succèdent dans ce documentaire. Parmi eux," l’ancien directeur des renseignements à la DGSE, Alain Juillet".






Ressources :
Bande annonce de Ovnis : une affaire d'Etats

Extrait de l'interview de Alain Juillet dans Paris Match daté du 11 avril 2020
https://www.parismatch.com/Culture/Medias/Alain-Juillet-Le-phenomene-ovni-echappe-a-la-dimension-terrestre-1681758
     25 juillet 1942, photo prise au-dessus de Los Angeles. Des projecteurs de défense aérienne 
     accrochent dans leurs faisceau un objet non identifié. DR

vendredi

Renseignement et espionnage pendant l'Antiquité et le Moyen-Âge

 
CF2R
 
 

Le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R) a le plaisir de vous annoncer la parution du Tome 1 de son Histoire mondiale du renseignement, intitulé Renseignement et espionnage pendant l’Antiquité et le Moyen-Âge (Ellipses, Paris, 2019).
 
 
Renseignement et espionnage pendant l'Antiquité et le Moyen-Âge
 
 
Plus d'informations sur ce livre
 
 
 

Ce sont quelques-uns des plus beaux épisodes de l’histoire du renseignement de l’Antiquité et du Moyen-Âge que ce livre propose au lecteur.

Préfacées par le général François Mermet, ancien directeur de la DGSE, trente contributions produites par vingt-cinq auteurs de haut niveau, universitaires reconnus ou spécialistes du renseignement, font de ce travail une somme tout à fait inédite, d’une lecture passionnante, car elle révèle les origines méconnues de cet « autre plus vieux métier du monde »...
 
 
CF2R
CENTRE FRANCAIS DE RECHERCHE
SUR LE RENSEIGNEMENT (CF2R)

12/14 Rond-Point des Champs Elysées
75008 Paris

Téléphone : 01 53 53 15 30
Email : info@cf2r.org
Site : www.cf2r.org

jeudi

La création du Collège du renseignement en Europe confirmée par une lettre d’intention signée par 23 pays

PAR  · 26 FÉVRIER 2020 - OPEX 360.com

dimanche

Les publications de l'AGORA des directeurs de sécurité


LE MEDIA DIGITAL DÉDIÉ AU SECTEUR DE LA SÉCURITÉ PRIVÉE
Roger-Marc Moreau (Criminaliste - Détective privé et Chargé de cours à l'Université de Nîmes) et Marc Eterno (Détective privé et Major de l'Institut de Formation des Agents de Recherches) nous expliquent le rôle du détective privé.
Quel est son statut ? Comment devient-on détective privé ? Comment opère-t-il sur le terrain ? Quels sont ses pouvoirs et ses rapports avec les avocats, les magistrats, la police et la gendarmerie ? Quelle est la validité des preuves recueillies ?
Cette émission vous apportera les réponses pour entrer dans la peau d’un détective privé.

Débat animé par Georges Fenech

Une émission Agora Médias
Editeur pour Agora Médias : Michaël Lejard
Rédacteur en chef : Patrick Haas
Voir l'émission

La Lettre CRIMINOCORPUS est parue


LA LETTRE D'INFORMATION

septembre 2019 - N°30

ÉDITO

La rentrée est riche en nouveautés pour Criminocorpus. Signalons tout particulièrement l’inauguration de l’exposition « La science à la poursuite du crime », dont l’un des commissaires est Pierre Piazza, membre correspondant du Clamor. Cette exposition, pilotée par les Archives nationales sera visible jusqu’au 20 janvier 2020 sur le site de Pierrefitte-sur-Seine. Le Clamor en est partenaire et l’événement a reçu le label des 80 ans du CNRS. De nombreuses animations et conférences sont prévues autour de la police scientifique, son histoire et son actualité : c’est l’événement à ne pas manquer ! Sur le plan matériel, nous avons le plaisir de vous informer d’un grand changement : le Clamor, hébergé jusqu’ici à la FMSH, a rejoint le campus Condorcet. Nous remercions la FMSH d’avoir favorisé la naissance de notre unité sur Paris dans un site chargé d’histoire. Nos nouveaux locaux sont spacieux et fonctionnels et nous sommes désormais plus proches du ministère de la Justice. Cette lettre signale toutes les autres nouveautés à retrouver dans les rubriques du Musée et sur le site de la revue.
Nous vous souhaitons une bonne lecture !
La rédaction.

L'ACTUALITÉ DU MUSÉE

Exposition

HISTOIRE DE LA PRISON DES BAUMETTES

Référence incontournable dans l’imaginaire collectif, les Baumettes sont associées au « milieu » corse et marseillais et depuis sa mise en service, son actualité alimente régulièrement la chronique judiciaire de la presse locale et nationale. Mais au-delà de cette seule image d’Épinal, les Baumettes renferment une histoire dense et paradoxalement méconnue.
Exposition proposée par Jean-Lucien Sanchez.

Bibliothèque

CINÉ CLUB

Grâce à la générosité de la revue Jeune cinéma et de son directeur de publication, Lucien Logette, la collection Ciné Club s’est enrichie cet été de plus de 90 numéros ! Au total, la collection propose près 130 numéros issus de deux revues de ciné-roman : Mon film (1924-1951) et Le Film complet (1922-1944, puis Le Nouveau film complet à partir de 1945) qui fusionneront en 1958.
Replongez avec délice dans l’univers du ciné-roman.

Bibliothèque

MUSÉE E.COGNACQ

Cette nouvelle collection en cours de constitution a été rendue possible grâce à un nouveau partenariat établi avec le Musée Ernest Cognacq, Musée d'art et d'histoire et d'ethnologie de l’île de Ré.
Les fonds du musée comportent de nombreux objets et documents issus des bagnes coloniaux de Guyane et de Nouvelle-Calédonie et de la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré.

Bibliothèque

CARNET DE RAPPORTS DU GARDIEN CHEF GABILLON

Ce premier document de la collection E. Cognacq permet de découvrir les rapports du chef Gabillon qui de 1881-1891 consigna dans ce recueil ses notes et observations adressées au directeur de l’établissement. Il constitue un témoignage direct de la vie à l’intérieur de la citadelle et nous renseigne sur le fonctionnement du dépôt de condamnés en relatant le quotidien et les incidents qui s’y déroulent.

L'ACTUALITÉ DE LA REVUE

Rock et violences en Europe
Trois nouveaux articles viennent d’être mis en ligne dans le dossier des actes du colloque Rock et violence en Europe organisé à l'université de Rouen Normandie les 1er, 2 et 3 juin 2017 avec le soutien de la Région Normandie, l'université de Rouen Normandie, le Groupe de Recherche d'Histoire (GRHIS, EA 3831), l'Institut de Recherche Inter-disciplinaire Homme Société (IRIHS), Le 106, le CLAMOR, Criminocorpus et Volume !
Bodo Mrozek, Policing the Stones: Music and Violence in Berlin. The Transnational Debates of the 1960s.,
Rock et violences en Europe, Média, violence et non-violence. Article.
Céline Pruvost, Rock vs cocktails Molotov : la violence politique pendant les concerts dans l’Italie de la fin des années 1970,
Rock et violences en Europe, Violence et politique, Article.
Gérôme Guibert, Le Hellfest, arène discursive. Sociologie des festivals de musique live comme sphères publiques
Rock et violences en Europe, Metal et violence, Article.

L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité
Actes des Journées d’études internationales organisées par la Direction de l’administration pénitentiaire (DAP) 14 et 15 décembre 2015. Dossier coordonné par Caroline Touraut, Chargée d’études en sociologie, Bureau Me5, DAP.
Annie Kensey, Introduction
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Présentations des journées d'études. Article.
Caroline Jeangeorges et Annie Kensey, Mise en perspective démographique
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Présentations des journées d'études. Article.
Hinda Hedhili-Azéma, La réforme d’administration pénitentiaire Amor de mai 1945
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 1- La réforme pénitentiaire de 1945 : l’amendement du condamné. Article.
Nicolas Derasse, De l’ombre à la lumière : les révoltes pénitentiaires dans la France des années 1970
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 1- La réforme pénitentiaire de 1945 : l’amendement du condamné. Article.
Fanny Layani, Ce que la guerre fait aux prisons. L’impact de la guerre d’indépendance algérienne sur les prisons de métropole
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 1- La réforme pénitentiaire de 1945 : l’amendement du condamné. Article.
Antoine Lazarus, « L’esprit de la réforme » de 1975
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 2 - La réforme de 1975 : L’amorce de dynamiques nouvelles. Article.
Serge Livrozet, Quelle réforme ? L’expérience des révoltes des détenus dans les années 1970
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 2 - La réforme de 1975 : L’amorce de dynamiques nouvelles. Article.
Jean-Pierre Ricard, Le milieu fermé : déconstruction et mutation
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 2 - La réforme de 1975 : L’amorce de dynamiques nouvelles. Article.
Yves Perrier, Le milieu ouvert, prémices d'une construction
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 2 - La réforme de 1975 : L’amorce de dynamiques nouvelles. Article.
Henri-Pierre Zito, Le domaine de Thol. Un camp de réinsertion et une prison sans murs
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 2 - La réforme de 1975 : L’amorce de dynamiques nouvelles. Article.
Laurent Ridel, La loi pénitentiaire du 24 novembre 2009
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 3 - La réforme pénale aujourd’hui : avancées du droit pénitentiaire et prévention des récidives. Article.
Nicolas Fischer, L’évaluation préventive des institutions de réclusion : Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté français
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 3 - La réforme pénale aujourd’hui : avancées du droit pénitentiaire et prévention des récidives. Article.
Sandrine Zientara-Logeay, La réforme pénale issue de la loi du 15 août 2014 : dans le sillage de l'humanisme pénal
», L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 3 - La réforme pénale aujourd’hui : avancées du droit pénitentiaire et prévention des récidives. Article.
Aline Bauwens, Les réformes à l’œuvre en Belgique : définition et encadrement de la prise en charge des justiciables
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 3 - La réforme pénale aujourd’hui : avancées du droit pénitentiaire et prévention des récidives. Article.
Bastien Quirion, Des réformes pénitentiaires au Canada : uniformisation des pratiques et des programmes
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Partie 3 - La réforme pénale aujourd’hui : avancées du droit pénitentiaire et prévention des récidives. Article.
Jean Danet, Synthèse des journées
L’administration pénitentiaire, 1945, 1975, 2015. Naissance des réformes, problématiques, actualité, Conclusion. Article.

Compte rendus d'ouvrages :
Clairvaux en guerre. Chronique d’une prison (1937-1953), Dominique Fey, Lydie Herbelot, par Jean-Lucien Sanchez

REPÉRÉ SUR LE BLOG

Exposition aux Archives nationales (Pierrefitte s/Seine)
La science à la poursuite du crime
le CLAMOR est partenaire de l’exposition proposée aux Archives nationales du 14 septembre 2019 au 18 janvier 2020. #80ansCNRS.