Pour mieux comprendre l'actualité globale, nationale et internationale sur les mutations de la sécurité
et de la défense, les nouvelles menaces et défis sécuritaires, la cybersécurité et
la cyberdéfense, les enjeux des technologies clés, la protection des données,
les facteurs humains et technologiques.
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vendredi

Géopolitique : lisez "La Vigie" pour aller au-delà de l'information fabriquée par telle ou telle faction

Dans le concert assourdissant et discordant des annonces vues ou lues dans la presse et les réseaux sociaux - qui ont fait la preuve ces dernières années de leur absence de fiabilité et de leur aspect partisan - il reste par ci-par là des sources dignes de confiance.

C'est le cas de la lettre hebdomadaire du général (2S) Olivier KEMPF et de l'amiral (2S) Jean DUFOURCQ, entourés au fil des années d'autres rédacteurs de haut niveau. Leur suivi notamment de la guerre en Ukraine est un modèle de prise de recul et de recherche d'impartialité.


Ici leur dernier numéro, en accès gratuit.

Et n'hésitez pas à vous abonner pour accéder aux anciennes parutions et suivre les nouvelles du monde en crise, chaque mercredi.

CR


La Vigie

Lettre d'analyse stratégique

Publiée par J. Dufourcq, O. Kempf, Ch. Pipolo, V. Fèvre et Ph. Davadie

Vous propose son numéro 199 (lecture gratuite)
Version françaiseEnglish version
Attention, ce mail ne vous propose que le résumé, la lettre elle-même compte six pages !

Au sommaire de ce numéro du 31 août 2022 (en accès libre):

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Bilan hebdomadaire n° 26 du 28 août 2022 (guerre d’Ukraine)

Bilan hebdomadaire n° 25 du 21 août 2022 (guerre d’Ukraine)

De l’échec proche et prévisible de la relation franco-allemande de défense et de l’Europe de la Défense en général (E. Lambert)

Bilan hebdomadaire n° 24 Guerre d'Ukraine  14 août 22

Bilan hebdomadaire n° 23 Guerre d'Ukraine  7 août 22.

Dans ce numéro

AU SORTIR DE L'ETE BRULANT

Les affaires de la planète ont été chaudes. Il y eut bien sûr la guerre d’Ukraine, dont nous tirons quelques conséquences géopolitiques. Mais le reste du monde a aussi connu des évolutions. L’occasion de faire le point des dossiers avant la rentrée.  [...] 

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TABLE ANALYTIQUE 2021-2022

Table des 128 textes publiés cette année [...]

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LORGNETTE : BILAN D'ANNEE DE LV ET ENTREE EN NEUVIEME ANNEE

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lundi

Fournir des armes à Zelensky, c'est aussi approvisionner le terrorisme et les groupuscules extrêmes...

 Une observation qui ne manque pas de bon sens, traduite de la presse underground américaine :


Certaines des armes livrées à l’Ukraine finiront par être utilisées contre nous


Publié le avril 22, 2022 par Wayan



Le Saker Francophone par Moon of Alabama – Le 20 avril 2022


Les États-Unis et l’Europe acheminent une énorme quantité d’armes en Ukraine. Mais personne n’a la moindre idée de ce que deviendront ces armes. Il est probable qu’un grand nombre d’entre elles proliféreront hors d’Ukraine et que certaines de ces armes frapperont inévitablement ceux qui les livrent actuellement.

Dans une analyse de la guerre américaine en Syrie, Aaron Maté explique en détail comment l’équipe Obama/Biden a donné du pouvoir aux réseaux terroristes en Syrie :

Basée sur des documents déclassifiés, des rapports d’actualité et des aveux épars de responsables américains, cette histoire oubliée de l’effort de l’équipe Obama-Biden pour évincer le régime d’Assad, de concert avec des alliés comme l’Arabie saoudite, le Qatar et la Turquie, détaille la série de décisions discrètes qui ont finalement conduit les États-Unis à donner du pouvoir à des réseaux terroristes déterminés à les détruire.

Les États-Unis ont introduit une énorme quantité d’armes en Syrie. Ces armes ne sont pas allées aux « rebelles modérés » que la propagande américaine avait mis en avant, mais aux mains des acteurs les plus engagés idéologiquement et les plus brutaux sur le terrain :

Bien que l’administration Obama ait prétendu que les armes acheminées vers la Syrie étaient destinées aux « rebelles modérés », elles ont finalement abouti dans les mains d’une insurrection dominée par les jihadistes. Un mois à peine après l’attaque de Benghazi, le New York Times a rapporté que les « djihadistes islamiques purs et durs », y compris les groupes « ayant des liens ou des affiliations avec Al-Qaïda », ont reçu « la part du lion des armes expédiées à l’opposition syrienne ».

En répétant cette « stratégie », les États-Unis envoient actuellement une énorme quantité d’armes et de mercenaires en Ukraine. Le gros matériel qu’ils livrent n’est pas très préoccupant. Mais l’énorme quantité d’armes légères et de petites munitions, les armes antichars et les systèmes antiaériens portatifs représentent un danger sérieux et à long terme. Ces armes tiennent dans un coffre de voiture et peuvent facilement être introduites en contrebande en traversant les frontières.

Comme je l’ai expliqué précédemment, l’idéologie de droite qui se développe en Ukraine deviendra un danger principalement pour les pays européens, mais aussi au-delà :

Whitney Webb écrit que la CIA est en train de créer un nouvel Al-Qaïda. Cette fois sous la forme d’une milice de droite suprématiste blanche. Une partie d’entre eux sont des mercenaires actuellement recrutés par des sociétés de « sécurité » occidentales. Ces milices utiliseront toutes les armes « légères » que les pays de l’OTAN livrent actuellement à l’Ukraine pour attaquer les troupes russes et leurs partisans. 

Cela aura de graves répercussions en Pologne et en Roumanie, où ces troupes sont déployées. À plus long terme, cela entraînera un retour de la terreur de droite dans les pays qui soutiennent actuellement ces forces. Cela contribuera également à la tendance à long terme des partis de droite à augmenter leur part de voix.

Si l’on ajoute à cela la dévastation économique que les sanctions américaines et européennes contre la Russie provoquent dans leurs propres économies, cela aboutira à des changements de régime dans plusieurs pays européens. Bien entendu, les États-Unis se protègent à nouveau autant qu’ils le peuvent, au détriment des autres.

S’il y a une leçon à tirer de la Syrie, c’est que les personnes les plus engagées idéologiquement et les plus brutales sur le terrain ne se contenteront pas de faire proliférer leur idéologie dans d’autres pays. Ce sont également les groupes qui finissent inévitablement par détenir les armes les plus dangereuses. Ils en donneront à ces groupes dans d’autres pays qui ont la même idéologie.

Les groupes fascistes en Ukraine ne sont pas une invention de la propagande russe ni simplement des « nationalistes ». En 2018, même les lobbyistes pro OTAN de l’Atlantic Council les ont qualifiés de menace dangereuse :

« La semaine dernière, la radio Hromadske a révélé que le ministère ukrainien de la Jeunesse et des Sports finance le groupe néo-nazi C14 pour promouvoir des « projets d’éducation patriotique nationale » dans le pays. Le 8 juin, le ministère a annoncé qu’il allait accorder à C14 un peu moins de 17 000 dollars pour un camp d’enfants. Il a également accordé des fonds à Holosiyiv Hideout et Educational Assembly, qui ont tous deux des liens avec l’extrême droite. » Cette révélation représente un exemple dangereux d’application de la loi acceptant tacitement ou même encourageant l’anarchie croissante des groupes d’extrême droite prêts à utiliser la violence contre ceux qu’ils n’aiment pas. 

« Depuis le début de l’année 2018, le C14 et d’autres groupes d’extrême droite tels que la Milice nationale affiliée à Azov, Secteur droit, Karpatska Sich et d’autres ont attaqué plusieurs fois des groupes de Roms, ainsi que des manifestations antifascistes, des réunions de conseil municipal, un événement organisé par Amnesty International, des expositions artistiques, des événements LGBT et des militants écologistes. Le 8 mars, des groupes violents ont lancé des attaques contre des manifestants de la Journée internationale de la femme dans plusieurs villes d’Ukraine. Dans quelques cas seulement, la police a fait quelque chose pour empêcher ces attaques, et dans d’autres cas, elle a même arrêté des manifestants pacifiques plutôt que les véritables auteurs de ces attaques. » 

Les groupes internationaux de défense des droits de l’homme ont tiré la sonnette d’alarme. Après les attaques du 8 mars, Amnesty International a averti que « l’Ukraine est en train de sombrer dans le chaos d’une violence incontrôlée posée par des groupes radicaux et leur totale impunité. Pratiquement personne dans le pays ne peut se sentir en sécurité dans ces conditions ». Amnesty International, Human Rights Watch, Freedom House et Front Line Defenders ont averti dans une lettre que des groupes radicaux agissant sous « un vernis de patriotisme » et de « valeurs traditionnelles » étaient autorisés à opérer dans une « atmosphère d’impunité quasi totale qui ne peut qu’enhardir ces groupes à commettre de nouvelles attaques. »

Au cours des huit dernières années, ces groupes en Ukraine ont eu de nombreux contacts avec des groupes similaires dans d’autres pays. Ils ont invité des étrangers à se battre avec eux sur la ligne de front contre les républiques du Donbass. Ce sont des acheteurs potentiels pour les armes qui sont maintenant livrées à l’Ukraine.

Les États-Unis n’ont aucune idée de qui va se retrouver avec les dix mille armes qu’ils fournissent actuellement :

Les États-Unis ont peu de moyens de suivre l’importante quantité d’armes antichars, antiaériennes et autres qu’ils ont envoyées en Ukraine, ont indiqué des sources à CNN. Cet aveuglement est dû en grande partie à l’absence de troupes américaines sur le terrain dans le pays et à la facilité de transport de nombreux petits systèmes qui traversent actuellement la frontière. C’est un risque conscient que l’administration Biden est prête à prendre.

À court terme, les États-Unis considèrent que le transfert de centaines de millions de dollars d’équipements est vital pour la capacité des Ukrainiens à repousser l’invasion de Moscou. Un haut responsable de la défense a déclaré mardi qu’il s’agissait « certainement de la plus importante fourniture récente à un pays partenaire dans un conflit ». Mais le risque, selon les responsables américains actuels et les analystes de la défense, est qu’à long terme, certaines de ces armes se retrouvent dans les mains d’autres armées et milices que les États-Unis n’avaient pas l’intention d’armer.

Transparency International classe l’Ukraine au 122e rang sur 180 pays. Plus le rang est bas sur cette liste, plus la corruption est importante. La personne qui reçoit officiellement les armes en Ukraine mettra probablement une partie de sa réserve de côté pour la revendre plus tard à quiconque pourrait être intéressé par ces armes. Ce sera facile à faire :

« Je ne pourrais pas vous dire où ils se trouvent en Ukraine et si les Ukrainiens les utilisent à ce stade », a déclaré un haut responsable de la défense aux journalistes la semaine dernière. « Ils ne nous disent pas chaque munition qu’ils tirent, ni qui le fait et à quel moment. Il se peut que nous ne sachions jamais exactement dans quelle mesure ils utilisent les Switchblades ». 

Le ministère de la Défense n’affecte pas les armes qu’il envoie à des unités particulières, selon le porte-parole du Pentagone, John Kirby. 

Les camions chargés de palettes d’armes fournies par le ministère de la Défense sont pris en charge par les forces armées ukrainiennes, principalement en Pologne, puis conduits en Ukraine, a déclaré M. Kirby, « puis c’est aux Ukrainiens de déterminer où elles vont et comment elles sont réparties dans leur pays. »

On ne peut pas faire confiance aux responsables ukrainiens qui prétendent que ces armes ne seront utilisées qu’à bon escient :

En privé, les responsables reconnaissent que l’Ukraine a intérêt à ne donner que des informations qui étayeront leur dossier pour obtenir plus d’aide, plus d’armes et plus d’assistance diplomatique. 

« C’est une guerre, tout ce qu’ils font et disent publiquement est conçu pour les aider à gagner la guerre. Chaque déclaration publique est une opération d’information, chaque interview, chaque diffusion de l’apparition de Zelensky est une opération d’information », a déclaré une autre source familière des renseignements occidentaux.

Zelensky demande constamment plus d’armes et personne n’a la moindre idée de leur destination. Combien en mettra-t-il lui-même de côté pour les vendre plus tard et qui les achètera ?

L’expérience de la guerre en Syrie nous apprend que les armes « tombées du camion » en Ukraine finiront par se retrouver entre les mains des personnes les plus engagées idéologiquement et les plus brutales. En Ukraine, ce sont les fascistes. Certains gangs de criminels internationaux qui veulent éliminer leurs rivaux pourraient également être intéressés.

Combien de temps faudra-t-il avant qu’un drone suicide Switchblade ne tombe sur une voiture de police en Pologne ? Combien de temps avant qu’une arme anti-char soit utilisée dans une bagarre de gangs à Paris ? Combien de temps avant qu’un missile anti-aérien Stinger n’abatte un avion civil à Rome ?

Un, trois ou cinq ans ?

C’est un danger avec lequel nous devrons désormais tous vivre.



Moon of Alabama



Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.



samedi

La Russie voit son centre de recherche des appareils occidentaux partir en fumée

Notre confrère Air & Cosmos confirme une information reçue par ailleurs : 

Ce 21 avril, le très secret Institut Central de Recherche des Forces de Défense Aérospatiales a été complètement détruit par un incendie. En dehors de la perte de plusieurs têtes pensantes, ce sont aussi de très nombreuses recherches sur les matériels occidentaux qui sont parties en fumée.

L'Institut Central de Recherche de Tver incendié

Le 21 avril à 10 heure du matin (heure française), un incendie important s'est déclaré dans l'Institut Central de Recherche Scientifique des Forces de Défense Aérospatiales de Tver (Oblast de Tver, Russie). Au moins six personnes seraient décédées dans l'incendie et il y aurait aussi 27 blessés. L'incendie s'est d'abord déclaré au troisième étage avant de s'étendre très rapidement à l'entièreté du bâtiment (environ 1000 m² de surface), détruisant au passage de très nombreuses recherches. Les causes de cet incendie ne sont pas encore connues mais plusieurs sources mettent au cause le système électrique vétuste de ce vieux bâtiment : d’après l’agence de presse russe TASS, le 6 mars 2019, un court-circuit avait déjà causé un incendie au deuxième étage du bâtiment mais le feu avait pu être éteint sans causer de dégâts majeurs.

(Lire la suite et voir les diaporama ici, avec notamment les maquettes de nombreux matériels occidentaux récents).


jeudi

Enfin une analyse non-partisane du conflit en cours entre Russie et Ukraine


Document écrit le 25 février 2022 par le Général Lalanne-Berdouticq au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine.

Alexandre Lalanne-Berdouticq est général (2S). Saint-Cyrien, il a servi dans l’infanterie de montagne, aéromobile et la légion étrangère, dont il a commandé le régiment stationné en Guyane française. Breveté de l’École supérieure de guerre, il a également servi en états-majors. En écoles il a commandé une promotion de saint-cyriens et été instructeur au Collège interarmées de défense. En opération il a particulièrement servi dans les Balkans et au sud-Liban, dont il est rentré à l’été 2007 après un séjour d’un an à la finul2. Marié et père de quatre enfants, il a écrit de nombreux articles traitant surtout de géopolitique.

Chers amis,

Quelques-uns parmi vous m’ont demandé de leur faire part de mes premières estimations concernant la guerre qui vient d’être déclenchée en Ukraine par l’offensive de l’armée russe le 24 février à 4 heures du matin.

Je les remercie de m’avoir conservé leur confiance car je faisais partie de ceux qui, nombreux, ne croyaient pas à une offensive massive sur l’Ukraine tant ses aléas sont grands vus sur le long terme.

Nous verrons rapidement les causes lointaines, les causes proches et ce qu’il me semble important des causes immédiates de cette offensive aux développements et aux imprévisibles conséquences. (...)

lire la suite sur Breizh Info

https://www.breizh-info.com/2022/03/01/180658/ukraine-russie-general-lalanne-berdouticq/


lundi

Stratégie d’influence chinoise  : une menace maintenant ouvertement mondiale

Le rapport de l’IRSEM (Institut de Recherche Stratégique de l’École Militaire) paru ce mois-ci fait un point saisissant de la situation. 



Vous pouvez le télécharger ici.

Ce rapport de 650 pages, rendu public aujourd’hui, passe au peigne fin les gigantesques moyens mis en œuvre par Pékin pour imposer son récit.
Aucune autre puissance que la Chine ne cumule aujourd’hui autant de postes à responsabilité à l’ONU et 2 millions de citoyens chinois seraient payés à temps plein pour relayer sa propagande.

Olivier Poujade, de France Culture, en livre ici un résumé :

"Difficile de ne pas être pris d’un profond vertige à la lecture de cette synthèse minutieuse et éclairante de plus de 640 pages et 3 000 notes, achevée par le sinologue Paul Charon et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, le directeur de l’IRSEM, au terme de deux années de recherches. Pièce par pièce, les deux co-auteurs reconstituent la mosaïque destinée à projeter la nouvelle doctrine du Parti Communiste Chinois (PCC), qu’ils résument en citant Machiavel dans "Le Prince" : "Il est plus sûr d’être craint que d’être aimé". Et cette enquête sort au moment même où la crise des sous-marins avec l’Australie soulève la question du positionnement français vis-à-vis de la Chine et des États-Unis.

Cette politique d’influence, plus agressive, s’appuie sur un large spectre d’outils, allant de la traditionnelle diplomatie publique à des activités clandestines, et dispose de son propre centre opérationnel de commandement : la base 311. Situé dans la ville de Fuzhou, dirigé par un militaire et commissaire politique, ce quartier général de l’influence chinoise est chargé d’articuler la stratégie des "Trois Guerres ".

Guerre de l’opinion publique, guerre psychologique et guerre du droit

Le travail du Parti, de l’État, de l’APL (Armée Populaire de Libération) et des entreprises chinoises convergent vers ces trois objectifs. Plusieurs centaines de milliers de citoyens chinois ou sympathisants étrangers seraient mobilisés, en permanence, sur ces trois types d’affrontement fixés par Pékin dans le but, comme l’explique en détails ce rapport, de façonner et imposer un récit servant les intérêts du pays (guerre de opinion publique), dissuader voire terroriser les forces ennemies (guerre psychologique), et enfin d’utiliser la justice comme "arme de guerre", la guerre du droit pour attaquer contre attaquer ou sanctionner les individus ou les états considérés comme hostiles.

Sur ce dernier front, s’appuyant sur une interprétation révisionniste du droit de la mer, Pékin cherche à contraindre, explique les auteurs, "les État côtiers à renoncer à exercer leurs droits légitimes garantis par la Convention de l’ONU". Les exemples se sont multipliés ces dernières années, pour répondre aux plaintes des États-Unis dans le cadre de la pandémie de Covid-19 ou bien sûr, dans le cadre de la loi de sécurité nationale de Hong Kong, en incluant son extraterritorialité et criminalisant ses violations par n’importe qui, n’importe où dans le monde.

Pékin se déploie tous azimuts, utilise tous les supports existants, les plus modernes comme les plus traditionnels. Ainsi, la propagande de terrain se fait également à travers la mobilisation des diasporas pour servir les intérêts du parti, on recense 60 millions de Chinois expatriés un peu partout dans le monde.

Et tout en haut de l’échelle, l’élite de la diplomatie chinoise mène une offensive sans relâche pour occuper des postes de hauts responsables dans les agences onusiennes. Quatre directions d’agence spécialisées productrices de normes sont aujourd’hui sous son contrôle : ONUDI, chargé du développement industriel, l’UIT, Union internationale des télécommunications, l'OACI, Organisation de l’aviation civile internationale, et enfin la FAO, Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture. Aucune autre puissance ne cumule aujourd’hui autant de postes à responsabilité à l’ONU.

Le spectre des moyens mis en œuvre est extrêmement large, allant de la traditionnelle diplomatie publique aux activités d’ingérence clandestines. Durant la dernière décennie, la Chine aurait tenté de s’ingérer dans au moins dix élections organisées dans sept pays étrangers.

La base militaire 311 et l’armée en ligne des 50 cents comme outils

La base 311 est aujourd’hui le seul lieu de propagation de l’influence chinoise identifié, sur le même modèle, d’autres “centres opérationnels de commandement” de ce type seraient en construction. Elle incarne l’organisation et la professionnalisation de l’initiative chinoise. "La base 311 opère en utilisant des entreprises qui constituent ses façades civiles, notamment la China Huayi Broadcasting Corporation (CHBC) ou la Voice of the Strait (VTS)" mentionne le rapport en évoquant l’existence de la maison d’édition Haïfeng, sorte de fabrique d’élaboration des contenus "capitalisée en 2019 à hauteur de 61 millions d’euros".

Le versant monumental de l’offensive chinoise se révèle à travers ses activités cyber, notamment celle de "l’armée des 50 cents" agissant en faveur du PCC et dont l’objectif consiste moins à intervenir sur les sujets de discorde qu’à allumer des contre feux en distrayant le public et en assurant la promotion de la Chine.

Ce rapport indique, par exemple, que 2 millions de citoyens chinois seraient payés à temps plein pour relayer la propagande de Pékin et 20 millions agiraient à temps partiel, à la demande, pour participer notamment à des actions d’astroturfing.

L’exercice consiste à occuper les réseaux et les inonder de messages pro Pékin tout en donnant l’illusion d’un soutien spontané ou d’un dénonciation populaire authentique pour dénoncer des discours hostiles au régime.

Externalisée notamment en Malaisie, l’APL tient à sa disposition une armée de pigistes prêts à diffuser cette désinformation et assurer la publicité de la Chine, avec une rémunération allant de 12,6 euros à 126 euros selon la longueur du message. Parmi ces web vitrines, la ferme de contenus KanWatch incite ses adhérents à partager ses contenus en échange de rémunération.
Le rapport de l’IRSEM a reconstitué l’état major de la base 311, QG militaire des opérations d’influence chinoises, depuis 15 ans mais l’identité des dirigeants actuels reste mystérieuse.

Une influence d’inspiration russe avec des moyens chinois

Ce rapport de 650 pages publié par l’IRSEM, organisme parapublic, s’appuie en intégralité sur des informations en open source (accessibles à tout le monde). Il décrit l’action gigantesque, protéiforme et agressive articulée par Pékin depuis quelques années pour imposer sa vision du monde, convaincre ou contraindre les populations du bien fondé et de la bienveillance de la politique chinoise.

Ce travail pharaonique insiste sur la russianisation de la méthode chinoise en matière d’influence. Des cyber techniques employées à la construction des récits. À l’instar de la Russie, suggèrent les auteurs, le Parti Communiste Chinois n’avance jamais lui-même ses arguments, il s’appuie sur une constellation de moyens indirects ou des “idiots utiles” pour donner une teinte de crédibilité à sa propagande.

L’histoire abracadabrantesque de Larry Romanoff en est un des exemples les plus saisissants. Ce mystérieux Canadien, auteur de plusieurs articles complotistes et utilisé par le pouvoir chinois, a joué un rôle crucial dans la guerre de désinformation que se sont livrés les États-Unis et la Chine durant la pandémie de Covid-19.

En réalité, rien de très neuf sous le soleil de l’influence internationale, russes et américains maîtrisent tout autant ces méthodes. La Chine leur donne une dimension monumentale en terme de moyens déployés, sans pour autant prouver que son opération soit plus efficace."

Avec la collaboration d'Éric Chaverou

mercredi

Terres rares : rares. Et chères.

 Alain Juillet nous livre ici une analyse documentée et exhaustive de la problématique des terres rares.

On a pas encore de données sérieuses sur les possibilités de l'Afghanistan en la matière, mais l'intérêt des chinois pour ce pays est un bon signe.

CR


lundi

En géopolitique, pour tout expliquer, chercher le pétrole.

Un peu comme en criminalistique le vieil adage dit "cherchez la femme", on voit bien que pétrole ou gaz motivent bien des mouvements  géopolitiques qui autrement paraîtraient inexplicables. Ainsi l'abandon de l'Afghanistan, après vingt ans (et plus...) de tentatives d'occupation armée façon sud-Viet-Nam d'avant 1975.

Lisez plutôt :

Afghanistan: déroute militaire ou realpolitik ?

  | Yannick Genty-Boudry1099 mots

Afghanistan: déroute militaire ou realpolitik ?

Alors que la majeure partie des médias et des gouvernements occidentaux restent focalisés sur la situation des Afghans réfugiés dans l’aéroport de Kaboul, le pouvoir Taliban sécurise lui son ancrage diplomatique et économique au travers du projet de gazoduc co-financé par les Etats-Unis qui reliera les gisements turkmènes aux territoires pakistanais et indiens. Un projet qui permet de lever le voile sur un enjeu méconnu du conflit afghan, et sur la stratégie américaine à long terme.

(...)

Lire la suite sur Air & Cosmos 

vendredi

Afghanistan : retour au moyen-âge, avec les outils les plus modernes.

Nous ne reviendrons pas sur ce nouvel échec américain dont les conséquences seront lourdes à porter pour plusieurs dizaines d'années.

Rappelons-nous qu'aucun envahisseur extérieur n'a jamais réussi à dominer l'Afghanistan : ni les anglais en 1919, ni les russes en 1979, ni les coalisés autour de l'Amérique après 2001. Les afghans, quelque soit leur bord, ne sont pas des soldats - ils privilégient la fuite à toute forme d'engagement intense - mais excellent dans la guerre de guérilla, surtout à trente contre un. Les américains n'ont pas retenu les leçons de 1975 au Viet-Nam (et d'autres plus anciens - même dans la France de 1940, en Indochine, en Algérie, en ex-Yougoslavie etc etc etc et maintenant dans la bandes sahélo-saharienne). Instruire et équiper même de neuf une armée du tiers-monde, ça revient juste à augmenter les possibilités de l'ennemi en hommes et en matériel. La guerre asymétrique ne se gagne pas avec des moyens conventionnels quels que soient leur importance. Mao l'écrivait déjà... Il a suffi aux talibans de promettre l'impunité aux déserteurs et autres supports de l'ancien régime pour gagner sans presque combattre.

(© CNBC)

Dans la débandade ambiante, les insurgés vainqueurs récupèrent quelques tonnes de matériel militaire et d'armement. Pour les armes légères et les pick-ups, ça ne change pas grand'chose, ils avaient déjà. Pour les matériels plus sophistiqués, ces derniers ne devraient pas voler ou rouler bien longtemps faute de savoir les manier et les maintenir en condition opérationnelle sans pièces détachées. Ce sont juste quelques tas de dollars partis en fumée au profit plus du complexe militaro-industriel que de l'ennemi.

Il n'en est pas de même pour les systèmes informatiques, et notamment les systèmes de traçage biométriques et les fichiers de personnes : là, les talib's savent faire - il suffit de mesurer leur efficacité en communication sur les réseaux pour s'en faire une idée.

Notre confère DATANEWS le précise dans cet excellent article, nous citons :

"Les Afghans effacent rapidement leurs traces numériques, à présent que les données publiques tombent entre les mains des Talibans

En Afghanistan, on craint que les instances publiques et les organisations d'aide ne parviennent pas à sécuriser à temps les bases de données. Il en résulterait que les citoyens seraient vulnérables aux attaques des Talibans.

Des milliers d'Afghans, qui tentent de mettre les membres de leur famille en sécurité, après que les Talibans aient repris le pouvoir dans leur pays, ont un souci supplémentaire: leur historique numérique et les bases de données biométriques récemment créées pourraient servir pour les détecter et les arrêter.

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a mis en garde contre les restrictions 'préoccupantes' des droits de l'homme et contre les injustices faites aux jeunes filles et aux femmes. Chez Amnesty International, on déclarait lundi que des milliers d'Afghans - parmi lesquels des académiciens, des journalistes et des activistes - courent 'de graves risques de représailles de la part des Talibans', malgré les paroles apaisantes tenues par le groupe fondamentaliste.
" (...) 

(Lire la suite ici)

Les autorités américaines feraient sans doute bien de pirater leurs propres systèmes à distance pour en effacer tout contenu. Ils ont les codes, cela ne paraît pas bien difficile.

Pour les jeunes afghans qui ont posté des textes, images et des goûts musicaux sur les réseaux sociaux, lesquels sont devenus brutalement politiquement incorrects, il ne leur reste plus qu'à effacer un par un leur contenu et supprimer leurs comptes de leurs appareils susceptibles d'être saisis par la police religieuse et de les mener à la prison, à la torture ou au peloton.

Pauvre pays.

Mais cela donne à réfléchir : si un jour nos propres systèmes et nos bases de données, conçues à l'origine dans un but plus ou moins vertueux, tombent entre des mains de dirigeants hostiles... A vos claviers, nettoyez, nettoyez ! (le contenu restera cependant à Mountain View, Redmond ou Menlo mais c'est mieux que rien).


Entre défense et innovation, quelle volonté de puissance des Etats ? Etude des budgets de la défense et des dépenses en R&D de l’Europe géographique, Chine, Inde, Etats-Unis et Canada


Par Amandine MEDARDElena RONEYJeanne FOURQUIER, le 23 septembre 2020  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Jeanne Fourquier, Amandine Médard, et Eléna Roney ont réalisé un stage à la rédaction du Diploweb.com à la fin de leur année d’Hypokhâgne (LSH) à la CPGE Blomet (Paris) où elles poursuivent leur cursus en Khâgne.


La plupart des pays d’Europe géographique consacrent entre 1% et 3% de leur budget à la défense. Parmi les pays étudiés, seuls l’Ukraine, les Etats-Unis, l’Azerbaïdjan, la Russie et l’Arménie dépassent les 3% dans ce domaine. 
Les différents espaces de cette carte ont tous une approche singulière de la puissance et par conséquent de leur budget consacré à la défense et à la R&D. Les comparaisons permettent de comprendre la singularité de chacun.

Cette carte permet d’observer au sein des pays de l’Europe géographique, du Canada, des Etats-Unis, de l’Inde et de la Chine, les parts du budget des Etats consacrées à la défense et à la Recherche et au Développement (R&D) en pourcentage du PIB en 2018.

Entre défense et innovation, quelle volonté de puissance des Etats ?
Carte. Entre défense et innovation, quelle volonté de puissance des Etats ? Etude des budgets de défense et de la R&D de l’Europe géographique, Chine, Inde, Etats-Unis et Canada
Cliquer sur la vignette pour agrandir la carte. Conception et réalisation : Jeanne Fourquier pour Diploweb.com

La suite sur DIPLOWEB

dimanche

 

Ouverture du 70e cycle "intelligence économique et stratégique"

Vendredi 2 octobre 2020

Ce vendredi 2 octobre 2020 a débuté le 70e cycle intelligence économique et stratégique (IES). Le cycle a été ouvert par monsieur le Préfet Denis Conus, directeur adjoint de l'IHEDN.

IHEDN | Intervention de monsieur le Préfet Denis Conus, directeur adjoint de l'IHEDN
IHEDN | Intervention de monsieur le Préfet Denis Conus, directeur adjoint de l'IHEDN
 

L'intervention d'ouverture sur l'intelligence économique et stratégique a été donnée par Monsieur Bernard Besson. La politique publique de sécurité nationale et territoriale a été présentée à la fois par le service de l'information stratégique et de la sécurité économique (SISSE) du Ministère de l'économie et des finances, ainsi que par le Ministère de l'Intérieur. Les participants du cycle IES vont pendant 7 jours, soit 49 heures de cours, suivre des enseignements sur la veille, la valorisation de l'information stratégique, la cybersécurité, les enjeux de la transformation numérique des organisations, la sécurité économique, les stratégies d'influence mais aussi le dispositif de contrôle des investissements étrangers en France. Ils travailleront également sur la lutte contre la corruption, la compliance et sur la sécurité et sureté globale des entreprises.

mardi

 


 
Nous avons le plaisir de vous transmettre le sommaire du n°146 paru lundi dernier sur notre site ESPRITSURCOUF.
 
 
 

dimanche

AFFAIRE COURBET : Que s’est-il passé ?

 

Posté le mercredi 16 septembre 2020 sur ASAFRANCE

AFFAIRE COURBET : Que s’est-il passé ?

Le 10 juin dernier, la FLF (frégate légère furtive) française Courbet (F-712 )(1) participe à une opération de l’OTAN (Sea Guardian) en Méditerranée occidentale. Le Courbet est chargé d’une mission de « sûreté maritime » au large des côtes de la Libye, déchirée par une guerre civile depuis 2011. Le pays est l’objet d’un embargo de l’ONU sur l’importation d’armes.

BRANLE-BAS DE COMBAT


Peu après 17 heures, le Courbet repère un cargo turc – le Circkin – sous pavillon tanzanien. Depuis plusieurs mois, ce bateau est identifié par l’OMI (Organisation internationale maritime) (2) comme un navire pratiquant la contrebande d’armes. Sur la coque, son numéro d’identification est masqué et sa balise AIS (numéro 5IM389) (3) , qui permet une reconnaissance automatique est arrêtée. Le Marcom – qui commande la force de l’OTAN – demande au Courbet de « l’interroger ». Deux frégates turques lancemissiles – Oruç Reis (F-245) et Gökova (F-496) -, qui pourtant participent à l’exercice de l’OTAN s’interposent, engageant une manœuvre hostile.

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