A la croisée des chemins, le Brésil,
un géant entre puissance et influence :
le décryptage d'Hervé Théry
Dimanche, le Brésil sera à un point-clé de son existence. En effet, les 7 et 28 octobre auront lieu, dans un contexte tendu, les élections qui permettront de désigner les gouverneurs des Etats, les députés et sénateurs... et surtout le Président de la République.
Professeur associé à l'Université de São Paulo (USP), Hervé Théry s'impose comme l'un des meilleurs connaisseurs français des réalités d'un Brésil profond dont il connaît les arcanes et où il vit depuis près d'un demi-siècle. Dans l'entretien qu'il m'a accordé, Hervé Théry dissèque la complexité de la huitième puissance économique mondiale. Géant de l'Amérique du Sud, le Brésil rêve de puissance mais en fait, se révèle être surtout doué pour le soft power et les jeux d'influence. Terre d'une violence inouïe (record mondial des homicides...), le Brésil n'aime cependant pas les conflits et préfère jouer sur les ressorts humains, l'affect, la perception et l'émotion. Le Brésil ? Un parfait laboratoire et cas d'école pour qui aime disséquer les relations complexes qu'entretiennent violence, puissance et influence...
Cet envoi de Communication & Influence comporte les n° d'octobre et septembre, tous deux consacrés au Brésil. Pour accompagner le n° d'octobre, avec le professeur Hervé Théry pour invité, vous trouverez dans le n° de septembre trois entretiens réalisés par mes soins tout récemment au Brésil (pays où je réside la moitié de l'année) avec des personnalités brésiliennes de haut rang, d'horizons différents, mais ayant en commun d'aimer la France. Docteur en économie de Princeton, Carlos-Ivan Simonsen est le président de la fondation Gétulio Vargas, une institution-clé dans la vie politique et économique brésilienne. Flavio Werneck Meneguelli est le vice-président de la puissante Fédération nationale des policiers fédéraux, donc bien placé pour parler du problème n°1 du Brésil, à savoir le risque de naufrage de la huitième économie mondiale dans un univers totalement criminalisé. Enfin, José Bustani, diplomate de haut rang longtemps proche de "Lula", qui fut ambassadeur du Brésil en France (2007-2015), se révèle être sans doute le plus gaullien des Brésiliens. Il fut l'homme qui aurait pu empêcher la seconde guerre d'Irak. Son témoignage est édifiant en ce qui concerne les manœuvres d'influence, d'intimidation et de manipulation dans la sphère diplomatique. Il montre aussi les limites du soft power quand ce dernier se trouve confronté à la violence pure.
Avec plus de 40 ans d'expérience de ce pays, je vous fais également part de ma stupéfaction quant à la façon dont les médias et autres opinion makersfrançais traitent du Brésil. A la bêtise pure s'ajoute souvent la désinformation, voire la manipulation. Dommage et inquiétant ! Car la France a des atouts et bénéficie d'un formidable capital de sympathie au Brésil. Encore faudrait-il, pour l'exploiter intelligemment, avoir les bonnes analyses et les bons réseaux...
Bonne lecture.
Bruno Racouchot
Directeur de Comes Communication
Paris - Toronto - São Paulo
www.comes-communication.com et www.www.communicationetinfluence.fr
Directeur de Comes Communication
Paris - Toronto - São Paulo
www.comes-communication.com et www.www.
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