Nous abordions la semaine dernière les points saillants issus des premiers “Rendez-vous de la réflexion stratégique” sur la question sahélienne. Ces points saillants mettaient en exergue le continuum gouvernance, sécurité, développement et les liens d’interdépendances entre les trois termes de ce triptyque, comme véritable gage d’un espoir de sortie de crise au Sahel.
Ce continuum gouvernance, sécurité, développement ne constitue pas uniquement la clef et le paradigme pour l’aide à destination des zones de crise au Sud. Veiller à l’équilibre, à l’harmonie entre les trois termes reste au coeur de la mission régalienne au Nord également.
Ainsi, sommes-nous certains que ce continuum soit la règle sur l’ensemble des territoires du Nord? Et qu’en est-il plus particulièrement pour l’Europe, alors que nous célébrons sa “Journée” en ce 09 mai?
Nombre d’observateurs soulignent que le contexte général de 2018 constitue pour l’Union européenne un authentique “Kairos” , un moment opportun à saisir pour surmonter la crise de scepticisme des opinions publiques et avancer, tant en termes de gouvernance (en particulier pour l’Euro), de sécurité (face aux menaces intérieures comme vis-à-vis de la scène stratégique internationale) et de développement (notamment via des choix d’investissements pour la décennie à venir).
Assurer un continuum gouvernance, sécurité, développement s’apparente donc à une construction permanente et à une exigence universelle. Loin de simples “recettes” voire d’injonctions uniquement destinées aux zones de crises au Sud, il s’agit donc d’un but universel mais dont la mise en oeuvre (le “chemin”) est conjoncturelle, circonstancielle, contextualisée, avec à la manoeuvre la nécessité d’un véritable Etat-stratège.
Nous vous proposons pour la quinzaine à venir trois premiers articles illustrant diverses facettes du triptyque, qu’il s’agisse de l’Europe et de son futur budget, de la lutte contre le terrorisme, ou encore du poids des traffic de stupéfiant sur la situation en Afrique de l’Ouest. Nous vous proposons également de lever le voile sur un acteur peu connu du Moyen-Orient: le sultanat d’Oman.
Et pour clore cet Édito, nous vous signalons la sortie d’une note de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques (
IRIS) sur l’évolution
des armées nationales africaines depuis les indépendances. Cette note a été élaborée sous la direction de Philippe Hugon, ancien directeur de recherche à l’IRIS et professeur émérite à l’université Paris X, récemment disparu.
Rendez-vous mercredi 23 mai pour un prochain édito de votre Agora stratégique 2.0.
Olivier CARON, Directeur de publication
Général Paul CESARI, Rédacteur en chef