Un attentat vient encore de frapper la population de notre Pays, faisant quatre morts et de nombreux blessés. Une fois de plus les émotions que cet acte suscite sont complexes. Au-delà de l’horreur que nous éprouvons lorsque la violence meurtrière fait irruption dans la vie quotidienne paisible, nous ressentons trois sentiments qui se mêlent de façon complexe :
Le premier est celui d’une compassion totale pour les victimes et leurs familles, pour ces vies détruites par un arbitraire insoutenable. Nous partageons d’autant ces douleurs que nous savons que nous aurions pu être à leur place. Cette compassion ne doit pas nous conduire à la sidération et á la terreur. Notre première réaction doit être de nous ressaisir, de refuser de nous laisser terroriser, de mettre ainsi en échec ceux qui cherchent à nous atteindre durablement. En n’acceptant pas d’être conditionnés par la peur, nous donnons un sens positif à la mort de nos concitoyens. Leur perte est cruelle, mais nous ne plierons pas.
Le second est une légitime interrogation sur la lutte contre le terrorisme qui est d’abord celle contre des hommes et des femmes qui sont parmi nous et qu’il faut identifier pour prévenir leur passage à l’acte. Nous savons bien que les services de sécurité accomplissent un travail difficile dans ce but. Pourtant, sans rien ignorer de la complexité de leur mission, on ne peut s’empêcher de s’irriter lorsqu’on apprend que le ou les terroristes étaient déjà dans le « scope » des services de renseignement. Il y a là une vraie question qui nous interroge sur la capacité d’une démocratie à se protéger de ceux qui veulent ruiner ses principes par la force. Nous ne devons pas mutiler notre Etat de droit, mais nous ne pouvons plus faire preuve sinon d’impuissance, du moins parfois de naïveté.
Enfin le troisième sentiment est celui de l’admiration devant le comportement du lieutenant-colonel Arnaud BELTRAME. Son tranquille héroïsme en s’offrant pour prendre la place des otages est la pure illustration du sens du sacrifice qui anime nos militaires. Qu’il fût un Gendarme affirme encore plus la communauté d’esprit qui fédère nos soldats. Il n’était pas dans les dunes de Barkane ou sur un théâtre d’opérations extérieure où les armes parlent. Il était là où sa mission de protection de la population l’appelait et dans l’exercice de cette mission, il a fait preuve du suprême courage et a pris le risque de l’ultime sacrifice. Arnaud BELTRAME, vous avez prouvé la France par votre dévouement. Pour cela, vous serez une puissante source d’inspiration pour nous tous dans la lutte que mène la Nation. Parce qu’il existe des hommes tels que vous, notre détermination sera totale pour que notre Pays soit victorieux. Nous ne nous rendrons jamais !
Mario FAURE Président de l’Union-IHEDN
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