Bientôt, les Français vont élire un nouveau président de la République. Pour ce faire, beaucoup vont se baser sur le programme des candidats pour établir leur choix. Il ne m’appartient pas de me positionner en la matière mais, en matière de défense, il m’apparaît intéressant de voir comment les questions de défense sont abordées par les onze candidats.
P. Tran-Huu
Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière.
La candidate du « Camp des travailleurs » n’a pas de propositions concrètes en la matière. Elle se contente d’une déclaration d’intention qu’elle résume ainsi : « Pour refuser la barbarie et ses différentes manifestations, il faut combattre la société qui l’engendre, combattre pour le renversement du capitalisme. »
François Asselineau, Union Populaire Républicaine.
Le programme, écrit, du candidat « du Peuple pour rétablir la démocratie », n’étant pas encore disponible, il faut se contenter de ses déclarations dans lesquelles il propose de limiter à deux mois les plans Vigipirates, avec renouvellements sur autorisation du Parlement et référendum obligatoire au bout de trois renouvellements et le retrait immédiat de la France du réseau Indect.
Nicolas Dupont-Aignan, Debout la France.
Le candidat pour une « France juste, libre, fière et forte » a un credo : « Préserver notre indépendance nationale et remplir les missions fondamentales de notre politique de défense au service d’une grande politique étrangère. » Pour ce faire, il propose de conserver l'objectif d'un maintien des budgets français de la défense à environ 2% du PIB hors pensions en deux temps : faire passer le budget à 42 milliards d’euros dans un premier temps puis l’ajuster au PIB. Il propose, également, de construire un deuxième porte-avion sur la durée du quinquennat de moderniser les équipements des forces françaises (drones, frégates…) et de doubler le budget du ministère de la Défense consacré à la recherche. Le recrutement de 50 000 soldats sur la durée du quinquennat « afin de compenser les dramatiques diminutions d’effectifs sous les mandats Sarkozy et Hollande (-59 000 militaires). » est une de ses priorités ainsi que rendre son statut originel à la gendarmerie nationale et la rattacher exclusivement au ministère de la Défense.
Revaloriser les pensions de nos anciens combattants. Indexer les pensions d’invalidité sur le coût de la vie, assurer un niveau décent de ressources aux conjoints survivants et aux anciens combattants les plus démunis ou, encore, octroyer des bonifications de campagne à égalité de droits entre combattants de tous les conflits font partis des mesures « sociales »
Les autres mesures en matière de défense visent à revoir et renforcer le soutien des forces et l’organisation des bases de défense, en privilégiant les chaînes de commandement opérationnel sur la bureaucratie administrative et mettre en place une coopération européenne visant à protéger les brevets et les inventions dans l’industrie de défense pour conserver nos activités et nos emplois.
En matière de renseignement, sans lequel toute action ne peut être prise, NDA propose de doubler le budget dédié au renseignement (environ 1 milliard d’euros aujourd’hui) en l’orientant vers le recrutement de personnel (agents de surveillance, ingénieurs en informatique, analystes, géopoliticiens, traducteurs…) et des moyens techniques nouveaux de fabrication nationale. Il vise, également à renforcer les pouvoirs du renseignement pénitentiaire et de détacher les officiers de gendarmerie au sein de la DGSI en permanence. Le programme annonce, par ailleurs, quelques truismes comme « Nos services de renseignement, plus globalement, s’appuieront sur des officiers expérimentés détachés qui possèdent une précieuse connaissance du terrain. » mais, aussi, des mesures plus techniques : « coordonner les services de prévention du terrorisme et donner au Service central du renseignement territorial (SCRT), dans le cadre de la prévention du terrorisme, un accès entier au fichier de Traitement d'antécédents judiciaires (TAJ), au fichier des cartes d'identité et des passeports et, lorsqu'il fonctionnera, au Passenger Name record (PNR), fichier des passagers des compagnies aériennes. »
En matière de Police, NDA propose de :
- recruter 30 000 représentants des forces de l’ordre et 10 000 personnels administratifs. (investissement de 2 Md d’euros par an) dont10 000 douaniers et policiers de l’air et des frontières, 10 000 effectifs mobiles pour relayer les effectifs militaires mobilisés sur l’Opération Sentinelle, 10 000 policiers et gendarmes et 10 000 personnels administratifs.
- renforcer et moderniser les moyens matériels des policiers et gendarmes (parc automobile, armes modernes dotées de chargeurs supplémentaires, gilets pare-balles lourds, casques lourds).
- organiser une proximité policière constante sur le terrain, de jour comme de nuit, et adaptée aux particularités locales. Adapter localement les horaires de travail des policiers et gendarmes aux horaires des activités criminelles et délictuelles constatées. Assurer un service continu d’accueil dans les commissariats et les gendarmeries qui doivent être accessibles au public en permanence jour et nuit, week-end compris, notamment pour les demandes d’assistance et les dépôts de plainte.
- accorder la gratuité des transports en commun aux policiers et aux gendarmes. Revoir le système des primes accordées à la haute hiérarchie policière en vue d’une meilleure répartition des fonds au sein des commissariats (mobilier, équipements, matériel...). Payer les heures supplémentaires des forces de l’ordre, plutôt que de les échanger en temps de repos impossible à prendre.
- renforcer les formations des policiers et gendarmes.
- mener une politique de reconquête des zones de non-droit : Renforcer les BAC en appui des brigades de roulement pour une meilleure appréhension des auteurs de crimes ou délits. Créer des patrouilles mobiles de sécurisation équipées en matériels et en armement nécessaires à la lutte contre les violences urbaines et ainsi réaffirmer l'autorité de l'Etat.
- renforcer le pouvoir des Agents de Surveillance de la Voie Publique (ASVP) en élargissant le cadre de leurs verbalisations à tous les arrêtés du Maire, autorisant ces derniers aux mises en fourrière et dotant les ASVP d’un armement léger de défense.
- améliorer les pouvoirs judiciaires des Policiers Municipaux (PM) pour parer au sous-effectif de la Police Nationale captée sur les trafics de drogue ou sur les risques anti-terroristes. Libéraliser la pose de caméras et aider financièrement les communes pour le développement de la vidéo-protection.
- renforcer les pouvoirs du Maire permettant la fermeture d’un Etablissement Recevant du Public (ERP) pour des nuisances (sonores notamment), pour les trafics et non-respects de toute forme de réglementation. Donner au Maire le pouvoir d’instaurer des « zones de contrôles commerciales » pour motif d’ordre public ou d’intérêt général. Dès lors que cette zone serait proclamée sur un quartier, toute ouverture d’un commerce serait soumise à autorisation municipale.
Enfin, NDA propose de rétablir un service national de 3 mois obligatoire au cours duquel les jeunes auront droit à 1 passage du permis de conduire. Il sera aménageable en service militaire de 1 an pour ceux qui le souhaitent. L’objectif est de favoriser la cohésion nationale et de permettre le recensement démographique et médical des jeunes français.
Il tient à créer une garde nationale composée de réservistes militaires. L’objectif serait de mettre sur pied une force de 100 000 hommes capable de relayer les forces de l’ordre, de surveiller et de sécuriser l'ensemble du territoire national. Le budget consacré à la réserve serait quadruplé par rapport à 2014.
François Fillon, LR-UDI
Pour le candidat d’ « une volonté pour la France », « l’indépendance de la France, sa souveraineté, sa capacité à défendre ses intérêts vitaux et ses ressortissants, reposent entièrement sur ses forces armées. C’est pourquoi la Défense doit être l’un des piliers de l’Etat régalien. » Pour atteindre cet objectif, le candidat propose de rehausser le financement de notre Défense en lançant, dès le début du quinquennat, une revue stratégique et de préparer une nouvelle loi de programmation militaire (LPM) qui sera adoptée au 1er semestre 2018.
Bien sûr, il lancera un audit des besoins financiers de la défense afin d’évaluer le passif laissé par le gouvernement socialiste. Le budget de la défense augmentera progressivement lors du quinquennat avec pour objectif d’atteindre 2% du PIB à la fin de la prochaine LPM. Ces moyens supplémentaires seront affectés en priorité au renforcement des capacités opérationnelles puis à la modernisation de la force de dissuasion, afin de rétablir la cohérence entre les capacités, les contrats opérationnels et la trajectoire du budget de la Défense.
Il tient à maintenir une coopération étroite avec le Royaume-Uni et à mutualiser avec nos partenaires européens et en priorité avec l’Allemagne le financement des opérations extérieures tout en conservant la Force de dissuasion nucléaire en engageant sa modernisation.
D’autres mesures seront prises comme :
- stabiliser les effectifs de nos armées et en particulier de la force opérationnelle terrestre à 77 000 soldats tout en reconfigurant progressivement l’opération Sentinelle.
- pérenniser le système des réservistes où des effectifs de proximité peuvent agir en échange de vacations. Dans chaque commune ou intercommunalité, des réservistes de la Gendarmerie ou de la Police pourront être habilités afin de créer un service d’action et de proximité immédiate pour intervenir rapidement en cas d’agressions ;
- renforcer le niveau d'entraînement des personnels et le niveau de disponibilité de nos équipements militaires.
- poursuivre le renouvellement des équipements militaires de premier rang mais aussi de ceux nécessaires pour le quotidien de nos soldats.
- consolider les efforts entrepris dans le domaine numérique et consacrer des ressources humaines et technologiques suffisantes pour préparer la France au combat dans l’espace numérique.
- renforcer la surveillance de notre espace maritime et la présence de l’Etat en mer notamment dans les territoires d’Outre-mer avec des patrouilleurs océaniques ou des avions de patrouille et de surveillance maritime.
- doter notre service de renseignement extérieur de capacités d’écoute et de renseignement au fait de la technologie et renforcer la coordination de nos services de renseignement afin de les rendre plus efficaces.
- conforter la base industrielle et technologique de Défense française
- renforcer notre tissu industriel en rapprochant la Défense des entreprises qui développent des technologies civiles et militaires dans les secteurs de l'intelligence artificielle, des robots et des lasers et favoriser l'émergence d'un arsenal juridique européen pour protéger le patrimoine immatériel (brevets, savoir-faire,...) de nos entreprises de défense.
- étendre le concept de « bases intelligentes » pour développer des capacités d’innovation et de veille technologique tant au profit de nos armées que des industriels.
Afin de renforcer le lien entre l’armée et la nation il entend faire croître significativement la réserve opérationnelle, mettre en place un dispositif pour favoriser l'intégration dans un emploi des militaires en fin de contrat et inciter les entreprises et les administrations à embaucher les anciens militaires blessés en opérations au nom de la solidarité nationale. Ce renforcement passe, nécessairement, par un soutien au fonctionnement des associations liées au monde de la défense qui sont des partenaires indispensables pour faire connaître le fait militaire aux jeunes générations et développer le mouvement des cadets de la défense pour les jeunes de 12 à 18 ans. Améliorer la prise en compte de la « quatrième génération du feu » (opérations extérieures depuis les années 1960) dans le devoir de solidarité et de mémoire. Mesure importante le financement de la rénovation des logements de service sur les bases et casernes par les crédits de rénovation urbaine devrait satisfaire les gendarmes et les maires des villes concernées…
François Fillon propose, par ailleurs, de créer un grand ministère de l’Intérieur rassemblant toutes les forces qui concourent à la sécurité (police, gendarmerie, administration pénitentiaire, douanes) pour une meilleure organisation et coordination des services. D’investir dans les moyens techniques de support (rénovation parc automobile et informatique, accès sécurisé à Internet, modernisation de la police techniques et scientifique).
Substituer à la carte d’identité actuelle, une nouvelle carte biométrique (idem pour le permis de conduire) ; développement de Frontex et instauration du système du PNR.
Le candidat de droite, opposé au retour du service national, propose de privilégier la réserve par rapport à un « service militaire volontaire fourre-tout et coûteux ».
Benoit Hamon, Parti socialiste.
Le candidat qui « veut faire battre le cœur de la France » veut « pour un Monde plus juste et plus sûr, une France indépendante et protectrice ». Ainsi pour garantir notre souveraineté, notre autonomie de décision et notre liberté d’action, Il pérennisera notre capacité de projection et notre dissuasion nucléaire tout en investissant dans l’entraînement de nos forces armées. Il garantira, par ailleurs, un groupe aéronaval à la France tout en modernisant la flotte pour assurer la protection de notre zone économique exclusive (ZEE).
En matière sociale, il souhaite renforcer l’accompagnement social des miliaires et une amélioration des RH militaires : amélioration de l’information favorisant l’anticipation et la préparation de la reconversion civile, suivi pendant une période de six mois à compter de son intégration dans l’emploi civil, mais aussi renforcement des sas de décompression pour les soldats partis en opérations extérieures. (choses qui existent déjà mais qui demandent à être améliorer…)
Son gouvernement présentera à l’automne 2017 un projet de loi d’orientation et de programmation pour la sécurité et la défense qui fixera des orientations claires pour l’ensemble du quinquennat. Il prévoira notamment qu’au terme du mandat, 3% du PIB seront consacrés aux dépenses de défense et de sécurité intérieure et donc à la protection des Français. Ces dépenses devront être exclues du calcul déficit pour la part qui excède la dépense moyenne des Etats européens.
Benoit Hamon n’oublie pas le monde numérique puisqu’il envisage d’assurer la protection des intérêts de la nation, en développant nos capacités de cyberdéfense et en soutenant le logiciel libre, qui contribue à notre souveraineté numérique.
Marine Le Pen, Front National.
La candidate qui veut « remettre la France en ordre » souhaite quitter le commandement militaire intégré de l’OTAN pour que la France ne soit pas entraînée dans des guerres qui ne sont pas les siennes. Elle s’engage, par ailleurs, sur trois autres points (« 144 engagements présidentiels »)
119 Assurer une capacité de Défense autonome dans tous les domaines.
120 Reconstituer dans tous les domaines de la Défense une offre industrielle française pour répondre aux besoins de nos armées et garantir notre indépendance stratégique.
121 Augmenter dès la première année du mandat le budget de la Défense à 2 % du PIB puis tendre vers 3 % à l’horizon de la fin du quinquennat. Ces 2 % minimum seront inscrits dans la Constitution. Cet effort substantiel permettra notamment de
financer:
- un second porte-avions baptisé « Richelieu », indispensable à la permanence à la mer de notre groupe aéronaval;
- l’augmentation des effectifs (pour les reconstituer à leur niveau de 2007, soit environ 50000 militaires supplémentaires);
- la pérennisation de notre force de dissuasion nucléaire;
- l’augmentation générale de notre format d’armée (davantage d’avions, de navires, de blindés) et la modernisation des équipements ;
- le rétablissement progressif d’un service militaire (minimum obligatoire 3 mois).
Emmanuel Macron, En Marche.
Le candidat qui mène « un combat pour des valeurs que j’ai chevillées au corps. » a, en matière de défense, l’ambition « d’assurer la souveraineté de la France et protéger les Français. » et, donc, de donner aux armées les moyens d’assurer la souveraineté stratégique de la France.
Pour ce faire, il propose de porter progressivement le budget de la défense à 2% du PIB en 2025 afin de faire face au renforcement des effectifs post-attentats et pour moderniser les équipements dont ceux de la force de dissuasion nucléaire, garante de la sécurité de la France. Cet effort concernera ses composantes sous-marines et aéroportées. Cette modernisation ira de pair avec le renouvellement ou l’acquisition des équipements conventionnels pour « permettre la préservation de notre autonomie, de notre efficacité et de la sécurité de nos soldats. » L’ensemble des forces est concerné : drones et satellites pour le renseignement, avions de transport, patrouilleurs maritimes, véhicules de combat. Les effectifs de la force opérationnelle terrestre seront maintenus à 77.000 hommes. Emmanuel Macron propose, également, de renforcer la priorité en matière de cyberdéfense et de cybersécurité qu’il décline en missions :
- Missions de renseignement et d'investigation : mieux identifier nos failles, détecter des actions hostiles.
- Missions de protection et de défense : bâtir des murailles, patrouiller dans le cyberespace.
- Missions de riposte et de neutralisation : entraver les actions des attaquants cyber, neutraliser des infrastructures utilisées pour causer des dommages à la France.
Il propose, par ailleurs, de développer réellement, la défense européenne en
renforçant la coordination de nos opérations avec nos alliés européens avec un Quartier Général européen permanent pour assurer la planification et le suivi des opérations, en lien avec les centres de commandement nationaux et de l’OTAN.
- créant un Conseil de sécurité européen, composé de militaires, diplomates et experts du renseignement, pour conseiller les décideurs européens.
- activant les « groupements tactiques » en tant que de besoin. (Ces forces multinationales ont été mises en place il y a plus de 10 ans mais n’ont jamais été déployées sur le terrain. Cela devrait permettre, selon le candidat, des interventions européennes communes sur le terrain, dans les opérations extérieures.)
- soutenant la création d’un Fonds européen de défense, pour financer des programmes communs, tel un drone européen.
Afin de conforter les liens entre la nation et les armées, il propose de :
- revitaliser la réserve opérationnelle et la garde nationale en portant les effectifs de la garde nationale à 85 000 volontaires en 2018. Elle regroupera tous les réservistes (armées, gendarmerie, pompiers, police, sécurité civile). Le développement de la garde nationale sera encouragé à travers la prise en charge des frais engagés, des bonifications retraites pour les périodes d’engagement ; et la validation des acquis d’expérience.
- créer un service militaire obligatoire et universel d'un mois qui s’adressera aux jeunes femmes et hommes aptes de toute une classe d’âge et qui devra intervenir dans les 3 ans suivant leur dix-huitième anniversaire. L’accès aux métiers de la défense en tant que militaire d’active ou dans la Garde Nationale en sera facilité. Cela permettra aussi de disposer, en cas de crise, d’un réservoir mobilisable, complémentaire de la Garde Nationale.
Jean-Luc Mélenchon, La France insoumise.
Le candidat de « la 6e République » veut « reconstruire une défense indépendante, nationale et populaire » en s’appuyant sur 4 propositions :
- Rédiger un nouveau Livre blanc et adopter une nouvelle loi de programmation militaire ayant pour objectif la restauration pleine et entière de l'indépendance militaire
- Stopper les programmes de privatisation des industries d'armement et des missions de défense nationale et engager leur reconquête publique
- Établir la règle de l'acquisition de matériel militaire français par l'armée (armement et fournitures)
- Ouvrir la possibilité d'effectuer son service citoyen obligatoire sous la forme d'un service militaire
Par ailleurs, il souhaite créer un service citoyen obligatoire, par conscription avant 25 ans, proche du lieu de vie, en limitant le « casernement » aux fonctions qui l’exigent réellement. D’une durée totale de neuf mois, comprenant une formation militaire initiale incluant un droit à l’objection de conscience. Rémunéré au smic. Affecté à des tâches d’intérêt général : secours à la population, sapeurs-pompiers, sécurité publique, défense, sécurité civile, protection et réparation de l’environnement, appui à des associations labellisées d’intérêt général. Pour un coût de 8,6 milliards d'euros.
Philippe Poutou, Nouveau Parti Anticapitaliste
Le candidat « ouvrier » défend un désarmement unilatéral et général qui passe par :
- la sortie de l’Otan, une machine de guerre créée par les USA après la Seconde Guerre mondiale pour s’opposer à la prétendue menace soviétique,
- l’arrêt des interventions militaires françaises à l’étranger, lesquelles participent au maintien de l’ordre capitaliste dans le monde et, massacrant des populations civiles, alimentent le terrorisme,
- la destruction de la force de dissuasion nucléaire française, l’exemple le plus criant d’une production inutile et dangereuse,
- la dissolution de l’armée professionnelle, laquelle peut être utilisée demain comme au siècle dernier par la bourgeoisie pour écraser les révoltes de la population contre un système de plus en plus inégalitaire, injuste, anti-démocratique, inhumain, etc. D’ailleurs, des politiciens de droite comme de « gauche » n’appellent-ils pas l’armée à intervenir dans les quartiers populaires ?
- la reconversion industrielle de l’industrie d’armement, pour produire enfin des choses utiles à la population, alors que les besoins sont importants, sans que cela se fasse au détriment des salariés de la branche qui doivent pouvoir garder leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail.
Jacques Cheminade
Le candidat qui veut « déverrouiller la France en la libérant de l’occupation financière » n’a pas de programme précis concernant la défense et les forces armées. Toutefois, en 2012, Jacques Cheminade se prononçait pour « une armée professionnelle, seule en mesure de maîtriser l’application de principes physiques nouveaux suivant les nécessités de l’époque. Cependant, ce n’est qu’intimement plongée dans le corps de la nation, c’est-à-dire entourée de conscrits, qu’elle pourra échapper à toute tentation d’enfermement corporatiste ou à toute velléité d’abandon par l’État. C’est pourquoi chaque Français et chaque Française sans exception doit se trouver systématiquement sensibilisé à ses objectifs, initié à ses règles de fonctionnement et intégré à ses tâches au cours d’une période de conscription, associée à un service civique obligatoire d’une durée de six mois. » avec, comme priorité, « la défense du territoire, avec d’une part les moyens les plus avancés de l’époque, fondés sur la composante professionnelle et déployés partout pour dissuader, et d’autre part, une armée de milice organisée sur le territoire national, formée et prête à se mobiliser face aux dangers extérieurs. Je préconise d’abandonner définitivement l’illusion d’une « projection massive hors zone » »
Jean Lassalle.
« Un Berger à l’Elysée » n’a pas de projet sur la défense, les forces armées ou la sécurité.