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jeudi

La nouvelle stratégie de cyberdéfense du gouvernement

 
par Nathalie DELEAU
Le gouvernement va renforcer effectifs, formation, R&D (recherche et développement), et structures opérationnelles dans le domaine de la cyberdéfense, face à la progression des cyber-attaques (actes malveillants visant des dispositifs informatiques).
« Cette année sera celle d’une nouvelle stratégie cyber », a assuré Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’Etat à la Défense, en ouverture de la  8ème édition du Forum international de la cybersécurité, fin janvier 2016 à Lille.
Plus de 500 cyberspécialistes d’ici 2019
Ainsi, le ministère de la Défense va poursuivre le recrutement d’ingénieurs de haut niveau affectés au centre d’expertise technique « maîtrise de l’information » de la Direction générale de l’armement (DGA). L’objectif est de porter les effectifs de la structure à plus de 500 équivalents temps plein (ETP) d’ici 2019. Au moins 180 cyberspécialistes seront donc recrutés dans ce centre d’expertise qui compte déjà 317 ingénieurs.
« Plus que jamais, en raison même des combats que nous menons, il nous importe d’axer notre effort sur la formation et l’entraînement à la cyberdéfense, tout en poursuivant un plan de recrutement ambitieux de 1.500 personnes prévu par la Loi de programmation militaire (LPM 2014-2019) », a souligné le secrétaire d’Etat.
En matière de formation, Jean-Marc Todeschini a notamment rappelé la création, en septembre 2015, du premier mastère spécialisé « Opérations et gestion de crise en cyberdéfense » proposé par les écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan (ESCC). Cette formation accueille actuellement 14 officiers issus des trois armées et deux personnels civils de la Défense. Elle sera progressivement ouverte aux entreprises classées opérateurs d’importance vitale (OIV) comme la distribution d’eau, d’électricité, les transports, les hôpitaux…
Le « Pôle d’excellence cyber », basé en Bretagne, est l’un des axes privilégiés pour la formation et la recherche et développement (R&D). Constitué en association loi 1901 en septembre 2015, il regroupe 11 universités, écoles d’ingénieurs et institutions de la recherche. Le ministère de la Défense s’est engagé à investir 30 millions d’euros dans ce « Pôle d’excellence cyber », sur les cinq prochaines années. « Ce pôle, qui a d’abord une vocation nationale et un objectif de rayonnement international, constitue un outil de tout premier ordre pour le centre cyber du ministère de la Défense, également basé en Bretagne», a souligné Jean-Marc Todeschini.
Objectif : 4.300 personnes dans la réserve opérationnelle cyber
L’autre volet est la création d’une réserve opérationnelle cyber, portée par l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information), la Gendarmerie et l’Etat-major des armées. « Suite aux attentats du 13 novembre, la protection du territoire est un enjeu majeur. C’est pourquoi le ministère de la Défense a décidé de créer une réserve de cyber défense à vocation opérationnelle de près de 4.300 personnes », a dit le secrétaire d’Etat.
L’objectif est de recruter plus de 500 réservistes cyber en 2016. Ces recrutements, d’abord concentrés dans les zones de défense et de sécurité Ile-de-France et Ouest en 2016, seront étendus progressivement au Sud-Ouest et au Sud en 2017, puis aux autres zones de défense en 2019.
Selon une étude, le nombre de cyber-attaques a progressé de 40% dans le monde en 2015, et de 50% en France.