Le vendredi 18 janvier 2019, à la
mairie du 6ème arrondissement de Lyon, une cinquantaine de
personnes étaient réunies autour de Bruno Permezel, pour une soirée
d’hommage en sa présence.
Bruno Permezel au centre tenant sa médaille, à sa gauche le Procureur Viout et le maire du 6ème arrdt de Lyon, Pascal Blache. (cliché JPT)
Le récipiendaire, Bruno Permezel, est
le Président de l’association des rescapés de Montluc (1). Cela
fait quelques décennies que ce passionné d’histoire, chercheur,
auteur et éditeur se penche inlassablement sur l’histoire de la
prison Montluc ; aujourd’hui mémorial dédié aux internés
durant la seconde guerre mondiale, par la Gestapo de sinistre
mémoire. On se souvient que c’est à Montluc que Jean Moulin a été
détenu après son arrestation par Klaus Barbie, avec plusieurs
milliers d’autres victimes du nazisme. Elles ont toutes été en
captivité et souvent torturés dans cette citadelle militaire. On
estime le nombre de prisonniers à environ 10 000 entre février
1943 et août 1944.
Bruno Permezel est l’une des
chevilles ouvrières de l’association des rescapés de Montluc. Il
a créé les éditions BGA Permezel il y a une trentaine d’années.
Il s’est spécialisé sur la résistance, la déportation, les deux
guerres mondiales, l’histoire de Lyon et la littérature lyonnaise.
Son catalogue compte une quarantaine de titres. Nous retiendrons pour
notre part : "Victimes de l’occupation à Lyon et alentour"," A
Montluc prisonnier de la Gestapo", et, "Une résistance lyonnaise en
armes". Ces ouvrages sont toujours un plaidoyer en faveur des acteurs
qui ont fait l’histoire. Bruno Permezel dit sans cesse : « je
veux faire connaître ceux dont on ne parle jamais, les sans grade
qui ont été au cœur de la seconde guerre mondiale ». Il
rajoute : « je continue sans cesse à ouvrir des
dossiers et à reconstituer la biographie des internés de Montluc.
J’ai un potentiel de 5 000 dossiers en gestation ».
Autant de parcours de vie, de trajectoires mémorielles que Bruno
Permezel veut sauver de l’oubli. La mémoire reste au centre de sa
vie, travailleur infatigable, toujours en activité. Il souligne en
plaisantant « Mes voisins me disent qu’il y a toujours de la
lumière chez moi et pense que je ne me couche jamais ».
Effectivement Bruno Permezel est intarissable sur ses dossiers.
Le maire du 6ème
arrondissement de Lyon, Pascal Blache et son adjoint au devoir de
mémoire, Hervé Brun, lui ont décerné ce 18 janvier la médaille
d’honneur et son diplôme du 6ème arrondissement de
Lyon. Il devient en quelque sorte un citoyen d’honneur, dont la
ténacité a été mise en relief par l’ensemble des élus
présents, au travers de leurs interventions. Notons aussi la
présence remarquée du procureur Jean-Olivier Viout (2) et de Gérard
Chauvy, journaliste et auteurs de nombreux ouvrages critiques et
historiques sur la seconde guerre mondiale, ainsi de nombreuses
personnalités politiques et associatives.
Jean-Pierre TROADEC
(1) Créée dès l’automne 1944 par les rescapés, l’association a pour objectif d’entretenir, et de promouvoir la mémoire de tous les internés de Montluc pendant la période d’Occupation nazie.
Elle recherche toute information et les portraits de chacun, dans le but de faire connaître un jour cette liste, et les visages d’époque des internés.
A ce jour, elle dispose de plus de 3000 dossiers individuels (et de 900 portraits d’époque).
Elle publie des parcours individuels, témoignages et récits à travers ses bulletins ou autres manifestations. Elle maintient un lien amical et actif entre les anciens internés, leurs familles et descendants, et les sympathisants de sa cause.
Pendant des années, elle a été le fer de lance de la création d’un Mémorial de Montluc, face à la menace de la démolition du site, mémorial inauguré en septembre 2010.
(2) Nommé substitut général à Lyon le 7 mai 19853, il assiste Pierre Truche au cours du procès de Klaus Barbie en 1987. Il a œuvré pour la reconnaissance de la prison Montluc comme mémorial.
Bruno Permezel en 2017 lors d’une
interview sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, au sujet du procès de
Klaus Barbie.
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