Pour mieux comprendre l'actualité globale, nationale et internationale sur les mutations de la sécurité
et de la défense, les nouvelles menaces et défis sécuritaires, la cybersécurité et
la cyberdéfense, les enjeux des technologies clés, la protection des données,
les facteurs humains et technologiques.

jeudi

LE TOURISME DE MEMOIRE EN AUVERGNE RHONE-ALPES


À l’instar de la Normandie ou de la Provence, Auvergne-Rhône-Alpes possède un patrimoine exceptionnel lié à la Seconde Guerre mondiale. De nombreux dispositifs mémoriels ainsi qu’une myriade de lieux discrets accueillent le visiteur, témoignant aussi bien des aspects les plus sombres de la période des "Années troubles" (Collaborationinternementrépression ou persécution, destructions matérielles et massacres des populations civiles) que de ses aspects lumineux, à travers les différentes formes de résistance (combattante, civile, intellectuelle, spirituelle, urbaine ou rurale) et de solidarité. Dès les années 1920-30, fuyant les persécutions, les dictatures ou la guerre civile, des exilés arméniens, espagnols, allemands, italiens y séjournèrent. Ils furent rejoints, après la mise en place de l’État français, par des minorités soumises à l’arbitraire des lois raciales. De nombreux juifs étrangers trouvèrent ainsi refuge à Dieulefit (Drôme), Megève (Savoie), Villard-de-Lans (Isère), Vic-sur-Cère (Cantal) ou au Chambon-sur-Lignon (Haute-Loire), stations de villégiature possédant une hôtellerie florissante et des établissements socio-médicaux. Cet accueil se transforma, grâce au rôle des associations humanitaires, en actions de sauvetage (organisation du passage vers la Suisse) à partir du moment où la politique antisémite du gouvernement de Vichy fut mise en œuvre.
La région Auvergne-Rhône-Alpes fut très tôt le théâtre d’actions résistantes d’envergure, encore amplifiées après l’installation des troupes allemandes ; une kyrielle d’actions héroïques ou tragiques comme le soulèvement des maquis au Mont-Mouchet et dans le Vercors contre l’armée d’occupation allemande, ou le rétablissement éphémère de la République à Annonay (Ardèche) au cours de l’été 1944. De grandes personnalités engagées dans la Résistance ont agi à des degrés divers dans la région, à l’image de Jean Moulin, Lucie et Raymond Aubrac, le journaliste Yves Farge, l’écrivain Jean Prévost, le colonel Henri Romans-Petit ou encore l’abbé Alexandre Glasberg.

330 000, c’est le nombre de visites enregistrées en 2017 dans les lieux de mémoire de la région Auvergne Rhône-Alpes, témoignant d’une fréquentation stable sur les dernières années.
La plupart des sites concernés par le tourisme de mémoire sont liées à la Résistance. Parmi eux le Centre d’histoire de la Résistance et de la déportation à Lyon se démarque largement. Le centre a été rénové en 2012 et affiche une moyenne de 65 000 visiteurs chaques année.
La revue Les chemin de la mémoire, publie dans son numéro d’août 2018 un dossier complet sur le tourisme de mémoire en Auvergne Rhône-Alpes, avec un encart consacré à la prison de Montluc : « résistance et répression ».

Jean-Pierre TROADEC