par l'EMA
« Défense de l’avant et protection du territoire sont les deux volets d’une même volonté : protéger la France et les Français », Gal de Villiers, Chef d’état-major des armées.
La semaine a été marquée par les évènements dramatiques qui ont frappé Ouagadougou le week-end dernier.
Après les attentats de Paris et de Bamako, cette attaque montre que l’adversaire auquel nous sommes confrontés dans nos opérations extérieures est de même nature que celui qui a frappé la France en 2015.
Comme l’a récemment souligné le Chef d’état-major des armées dans une intervention pronocée devant «la communauté des opérations » , nous devons faire face à « une menace terroriste durable, militarisée et manœuvrière ».
Quels que soient leurs noms (Daech, AQMI, Al Morabitoune, AQPA…), les groupes djihadistes se jouent des frontières et sont décidés à frapper tous ceux qui s’opposent à leur aspiration hégémonique.
La nature de cette menace explique le lien aujourd’hui indissoluble entre la protection du territoire national et les opérations extérieures qui constituent une véritable « défense de l’avant ».
Protéger la France et les Français est la priorité absolue des armées françaises
Sur le territoire national cela se traduit par l’opération Sentinelle et la sécurisation de nos espaces maritimes et aériens, soit près de 13 000 militaires engagés sur le TN.
En opérations extérieures (OPEX), la défense de l’avant repose sur deux opérations majeures, Barkhane et Chammal.
Proche et Moyen-Orient : Chammal
Au Levant, la situation est marquée par le recul de Daech.
Situation tactique : Irak
En Irak, Daech reste sur la défensive, en dépit de tentatives de contre-attaques locales (Haditha / Baiji) ou d’actions ponctuelles dans la profondeur (attentats dans la zone du « grand Bagdad »). L’usage de la barbarie, dont la population est la première victime, reste une constante de l’action de ce groupe terroriste.
Dans Ramadi, les combats sont toujours en cours, avec des opérations conduites contre des poches de résistance. Les opérations de contrôle de zone et de sécurisation prendront du temps .
Action de la coalition
Au sein et avec la coalition, la force Chammal a maintenu un rythme soutenu de missions d’appui au sol (close air support) au profit des troupes irakiennes, avec un effort dans les zones de Ramadi et de Mossoul.
Au cours des deux dernières semaines, les frappes planifiées de la coalition ont visé prioritairement des centres de commandements et de télécommunications dans la zone de Mossoul.
Situation tactique : Syrie
En Syrie, l’action de la coalition se poursuit à travers des frappes planifiées qui visent en priorité les structures de commandement et financières de Daech.
Chammal : bilan de l’engagement français
La force Chammal est présente sur les deux volets d’effort de la coalition : campagne aérienne et formation de l’armée irakienne.
Près de la moitié des stagiaires incorporés au sein de l’ICTS depuis mars 2015 ont été formés par les armées françaises.
Depuis le début de la phase d’intensification des frappes aériennes (15 novembre 2015), la France a multiplié par 2 le nombre de ses sorties aériennes (moyenne hebdomadaires de 63 sorties). Hors activité aériennes américaines, cet engagement représente 44% des sorties de tout le reste de la coalition. Le nombre de frappes a été multiplié par près de 2,5. 140 frappes ont ainsi été effectuées en 2 mois.
Focus : 15 jours d’opérations au Levant
Au cours de ces deux dernières semaines, (du 06 au 19 janvier 2016), les équipages français ont réalisé 160 sorties et 30 frappes, détruisant ainsi 57 objectifs de l’organisation terroriste. Cette activité aérienne s’est traduite par 24 sorties dédiées aux vols de renseignement, 8 ravitaillements en vol effectués par les C135, 12 sorties de command and control et 116 sorties de bombardement.
Deux frappes planifiées sur des centres de commandement et de télécommunication exploités par les combattants terroristes ont été conduites dans Mossoul. La première mission a été réalisée par des Mirage 2000 qui ont décollé de la base aérienne projetée en Jordanie; la seconde, dans la nuit du 16 au 17 janvier 2016, a été réalisée par des Rafale équipés de missiles SCALP, catapultés depuis le porte-avions Charles de Gaulle.
Bande sahélo-saharienne (BSS) : Barkhane
Dans la BSS, la semaine a été marquée, par une attaque terroriste à Ouagadougou.
C’est la deuxième fois en l’espace de moins de deux mois qu’une attaque d’une telle nature est conduite dans une capitale africaine de la zone sahélienne. C’est aussi la deuxième fois en l’espace de moins de 2 mois que les forces spéciales françaises interviennent, avec et en appui des forces de sécurité des pays concernés, dans une opération toujours très délicate de libération d’otages dans un contexte de contre-terrorisme en zones urbaines.
Ces attaques, sont la preuve que les groupes djihadistes sont décidés à frapper tous ceux qui s’opposent à leurs aspirations hégémoniques. En réponse, l’armée française est engagée dans une lutte qui sera longue, face à une menace militarisée et manœuvrière.
« L’action militaire n’est qu’une partie de la réponse aux crises, ce qui implique d’emblée une approche globale du règlement des conflits », Gal de Villiers, Chef d'état-major des armées.
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> Pour contrer le dessein des groupes armés terroristes (GAT), la stratégie sahélienne de la France s’inscrit dans une approche globale (politique, sécuritaire et de développement), aux côtés de la communauté internationale (ONU, UE) et avec les pays partenaires du G5 Sahel. Cette stratégie vise à renforcer ces Etats pour leur permettre d’assurer en commun leur sécurité.
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> Pour contrer le dessein des groupes armés terroristes (GAT), la stratégie sahélienne de la France s’inscrit dans une approche globale (politique, sécuritaire et de développement), aux côtés de la communauté internationale (ONU, UE) et avec les pays partenaires du G5 Sahel. Cette stratégie vise à renforcer ces Etats pour leur permettre d’assurer en commun leur sécurité.
Porté par l’opération Barkhane, le volet militaire de la stratégie française comporte deux volets :
- Favoriser la coopération militaire régionale des pays du G5 Sahel (opérations multilatérales transfrontalières) et renforcer leurs capacités d’action (coopération bilatérale et participation aux actions de formation et de de conseil de type EUTM/Mali);
- Lutter contre les GAT en exerçant sur eux une pression constante, afin d’interdire la reconstitution de sanctuaires terroriste au Nord de la zone sahélo-saharienne.
Barkhane opère sur le temps court et le temps long : ARADOU
L’opération ARADOU permet d’illustrer ces principes.
Conduite du 4 au 18 janvier 2016 dans la région du Ténéré à l’Ouest de Madama au Niger, cette opération bipartite franco-nigérienne visait à perturber les flux logistiques des GAT.
Commandée à partir d’un poste de commandement conjoint, les sections nigériennes et françaises ont réalisé des missions de reconnaissance et de contrôle de zone. Les appuis spécialisés apportés par les moyens de renseignement de Barkhane ont été mis à la disposition de notre partenaire.
Au bilan, les forces franco-nigériennes ont intercepté 6 pick-up, de l’armement et des munitions.
Ce type d’opération permet de maintenir la pression sur les GAT et de porter régulièrement des coups aux flux logistiques qui alimentent les terroristes.
Bilan des sorties aériennes
Depuis le 13 janvier 2016, les équipages de l’opération Barkhane ont réalisé 72 sorties : 13 chasse, 20 sorties ravitaillement et renseignement, 39 sorties transport.