Ci-dessous le script de l’audition du CEMA à la Commission de la Défense nationale.
A retenir :
- J’attends de 2016 qu’elle traduise la cohérence entre les moyens octroyés aux armées et les missions confiées.
- Contexte sécuritaire se complexifie et augmente mécaniquement les missions des armées. Le niveau de menace est inédit depuis de nombreuses années : elles augmentent et se rapprochent.
- 4 lignes de force : lien de plus en plus étroit entre sécurité intérieure et extérieure, terrorisme international, avance technologique qui nous donnait l’ascendant se réduit sous l’effet de modes d’action qui visent à la contourner (cyber attaques, IED…), enfin contradiction de plus en plus flagrante entre temps court et temps long. L’addition ou la combinaison de ces lignes modifie profondément la physionomie des crises dont l’intensité et la simultanéité conduisent à un engagement important de nos armées.
- Avec la mission Sentinelle, changement stratégique majeur : changement de volume et de nature. Sentinelle n’est pas une sorte de Vigipirate bis. Plutôt que de suppléer les forces de sécurité, les armées doivent apporter des savoir-faire complémentaires. Nous cherchons à créer un dispositif cohérent, dans lequel nous apporterons nos compétences car nous avons affaire à un adversaire qui utilise les mêmes modes d’action que ceux que nous utilisons en OPEX. Nous pouvons être plus mobiles, opérer de nuit, utiliser des outils et des compétences que nous sommes les seuls à détenir. Les différentes armées y réfléchissent.
- PLF 2016 donne les moyens de mettre en œuvre notre modèle d’armée, dont la cohérence est assurée par cet équilibre entre les fonctions stratégiques. Mais le costume reste taillé au plus juste.
- Préoccupations : budget (danger grignotage progressif en gestion de nos ressources), protection des installations militaires(mesures pour renforcer protection installations, nos militaires et leurs familles – protéger sans se renfermer- s’interroger sur la pertinence de l’externalisation de certaines fonctions comme le gardiennage), notre modèle de RH, état du moral des troupes qui est contrasté (excellent en opex- plus fragile en garnison et dans états-majors, notamment à Paris).
- Pour conclure, je pense que les dépenses sont couvertes jusqu’en 2017. Ensuite, le niveau du budget devra s’adapter à celui des menaces. Il ne s’agit pas de faire croire que des gains de productivité permettront d’encaisser des missions supplémentaires. C’est fini ! Quoiqu’il en soit, les discours sur le thème « plus petit et plus musclé », je ne veux plus les entendre. Nous sommes exemplaires : nous déflatons les effectifs et réduisons nos coûts de fonctionnement jusqu’en 2019 pour renforcer les dépenses liées aux opérations.Nous le faisons depuis depuis 20 ans. Pas plus que les autres, nous ne voulons être la variable d’ajustement du budget de l’Etat.
Le document intégral est à télécharger ici.
Remerciements : Lcl Sallé, comm EMZD